Thèse soutenue

Trois essais sur l'impact socio-économique du changement climatique en Afrique subsaharienne

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Beguerang Topeur
Direction : Pascale Combes-MotelJean-François Brun
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 26/01/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Pascale Phelinas
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Bourgain, Gervasio Semedo, Fouzi Mourji
Rapporteurs / Rapporteuses : Arnaud Bourgain, Gervasio Semedo

Résumé

FR  |  
EN

Les changements climatiques entrainent diverses manifestations climatiques (températures extrêmes, précipitations aléatoires, sécheresses, inondations, tornades, etc.) qui sont dommageables. La thèse porte sur ses conséquences socio-économiques en Afrique subsaharienne. Existe-il une disparité selon les grandes zones géographiques de la région ? Comment l'importance des zones climatiques intérieures aux économies permet-elle d'amortir ou rend vulnérables les pays aux conséquences socio-économiques des changements climatiques ? Ces questions sont au cœur du présent travail de thèse qui comprend trois essais. Ils portent notamment sur la croissance du PIB réel par habitant et les changements climatiques en Afrique subsaharienne, les déterminants climatiques de l'inflation en Afrique subsaharienne et l'impact des changements climatiques sur la sécurité alimentaire dans le Sahel à travers le cas du Tchad. Le premier essai analyse les effets des changements climatiques sur la croissance du PIB réel par habitant. Il couvre 47 pays sur la période de 1980 à 2017. A l'échelle régionale, la température agit positivement sur la croissance par habitant par ses moyennes (avec un effet de seuil) et négativement par sa variabilité. La pluviométrie agit négativement par sa variance. Il existe cependant une disparité nette lorsqu'on considère les zones géographiques. Il est donc important que les politiques d'adaptation et de lutte contre les changements climatiques ou de promotion de la croissance tiennent compte des spécificités géographiques tant dans leur conception que dans leur mise en œuvre. Le second essai porte sur les déterminants climatiques de l'inflation en Afrique subsaharienne. Il donne aussi une vue régionale et géographique de la relation entre le climat et l'inflation en Afrique subsaharienne. Elle a pour objectif de guider les décisions en manière de ciblage de l'inflation. Il apparait de manière claire qu'en Afrique subsaharienne, la pluviométrie et la température ont un effet statistiquement significatif sur l'inflation surtout par leur évolution tendancielle. La pluviométrie affecte positivement l'inflation par l'effet revenu qu'elle procure aux ménages agricoles qui représentent 60% de la population totale. La température affecte positivement l'inflation par son impact négatif sur la production c'est-à-dire par un effet d'offre. Il existe cependant une disparité nette selon les zones géographiques. Ces résultats montrent que les politiques de ciblage de l'inflation qui sont généralement monétaires ou budgétaires devraient désormais intégrer les aléas climatiques. Elles devraient aussi être sensibles aux conjonctures climatiques défavorables qui créent des chocs d'offre. Cependant les décideurs devraient faire attention à l'évolution pluviométrique favorable qui peut être source d'inflation dans le contexte d'Afrique subsaharienne compte tenu de revenus qu'elle procure à la population agricole majoritaire. Le dernier essai, qui exploite les données d'enquête du Programme Alimentaire Mondial et celles de l'Agence nationale de la météorologie, met en évidence l'effet des facteurs climatiques sur la sécurité alimentaire. Il montre que, les variables climatiques, notamment les précipitations, la sécheresse et les inondations, ont clairement une influence sur la sécurité alimentaire. Un niveau élevé de précipitations est associé à un statut de sécurité alimentaire plus élevé. La sécheresse, d'autre part, est associée à une insécurité alimentaire plus élevée. Cependant, les inondations ont des effets qui évoluent en dent de scie. Vivre dans une zone climatique défavorable expose également à l'insécurité alimentaire. Dans un contexte tchadien, les politiques publiques de développement du secteur agricole ou d'assistance à la population vulnérable devraient privilégier les zones recevant moins de 600mm de pluviométrie.