Thèse soutenue

Descartes et l’imaginaire littéraire et scientifique baroque

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Auteur / Autrice : Gheorghe-Florin Irimia
Direction : Pierre Guenancia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 07/06/2023
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches « Sociétés, Sensibilités, Soin » (Dijon)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-2024)
Jury : Président / Présidente : Carole Talon-Hugon
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Guenancia, Jean-Luc Guichet, Guillaume Coqui
Rapporteur / Rapporteuse : Carole Talon-Hugon, Jean-Luc Guichet

Résumé

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Ce travail de recherche gravite autour de deux centres d’intérêt complémentaires. D’un côté, il s’agit de mettre en lumière la manière cartésienne d’envisager la question de l’objectivité et, de l’autre, de montrer l’ancrage de la pensée cartésienne dans un horizon culturel plus large, qu’on appelle communément, et peut-être aussi de façon approximative, « baroque », à partir des études d’esthétique de Heinrich Wölfflin et de la généralisation du concept wölfflinien de « baroque » à la littérature par Jean Rousset et, ensuite, à l’ensemble des productions culturelles de la fin du XVIe siècle et de la première moitié du XVIIe siècle par Didier Souillet.En vertu de ce sujet de recherche, je mets en relation la culture savante baroque et plusieurs thèmes majeurs de la physique et de la métaphysique cartésiennes : la critique de la ressemblance ; la relation sensible/matériel ; la compréhension géométrique de la matière ; la compréhension métaphysique du monde comme pure extériorité ; le rapport entre l’entendement, l’imagination et les sens ; la valeur euristique de l’imagination ; les multiples acceptions du concept de « nature » ; la libre institution divine des principes de la nature.De même, j’expose la façon dont la littérature baroque envisage parfois le réel comme représentation onirique ou théâtrale – en particulier dans La vie est un songe de Calderón et La Tempête de Shakespeare – et je mets en avant la manière dont Descartes puise dans l’imaginaire littéraire baroque les principaux thèmes des deux premières Méditations Métaphysiques.Troisièmement, je présente sur la place de la curiosité, de l’admiration et des « sciences curieuses » dans la culture savante baroque, qu’il s’agisse de la vogue baroque pour le merveilleux ou l’émerveillement devant les productions techniques de l’époque et leur capacité à duper le spectateur, afin de montrer la manière dont ces dominantes de la culture savante baroque déterminent l’évolution de la pensée cartésienne de la nature, à partir de l’intérêt cartésien pour les expériences d’illusion d’optique jusqu’à la critique de la ressemblance et à l’approche mécaniste de la nature.