Thèse soutenue

Maladie à virus Ebola et santé mentale chez les communautés affectées en République démocratique du Congo : données empiriques et implications cliniques

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Oléa Balayulu Makila
Direction : Daniel DerivoisJude Mary Cénat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 19/06/2023
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec Université de Kinshasa
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie Dynamiques Relationnelles Et Processus Identitaires (Psy-DREPI) (Dijon ; 2017-....)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Yoram Mouchenik
Examinateurs / Examinatrices : Mélissa Roy, Charlemagne Simplice Moukouta, Jacqueline Bukaka Buntangu, Anne Masselin-Dubois
Rapporteurs / Rapporteuses : Mélissa Roy, Charlemagne Simplice Moukouta

Résumé

FR  |  
EN

Les épidémies de maladies infectieuses, incluant Maladie à Virus Ebola (MVE) ont des liens de comorbidité avec les problèmes de santé mentale. Physiquement la MVE est liée à des symptômes tels que diarrhée, hémorragie, maux de tête, difficultés respiratoires, fièvre, etc.Elle a une mortalité très élevée(50 à 90%). Psychologiquement ses victimes sont confrontées à l’anxiété, aux stress et traumatisme de la mort et/ou à la menace de mort résultant du risque permanent de contagiosité et de l’hospitalisation en isolement. La MVE laisse des séquelles physiques chez les survivants infectés et non infectés et crée de la stigmatisation, enjeux qui peuvent affecter la santé mentale.L’objectif principal de thèse étant d’évaluer les conséquences de la MVE sur la santé mentale des communautés affectées avec des outils scientifiquement rigoureux et de décrire le vécu subjectif des victimes,ainsi la recherche a recouru à une étude mixte : quantitative et qualitative.Etude quantitative menée sur un échantillon représentatif de 2 872 participants dont 1614 adultes et 1258 enfants et adolescents.La méthode d’enquête à travers échelles et questionnaires a évalué les problèmes de santé mentale, stigmatisation, stratégies de coping et facteurs de protection à la résilience.Des analyses descriptives et multivariées conduites ont examiné la prévalence, les facteurs de risque et de protection associés aux problèmes de santé mentale.Etude qualitative menée sur un échantillon non représentatif de 27 participants, des entretiens cliniques réalisés et des analyses qualitatives conduites selon l’approche phénoménologique descriptive de Giorgi.Les résultats quantitatifs révèlent que chez adultes, la prévalence de DPT est de 46%, cette prévalence varie significativement en fonction des niveau d’études, statut matrimonial, lieu de résidence et selon qu’on exerce ou non une activité professionnelle.L’exposition à la MVE, la stigmatisation et le coping religieux positif affectent de manière significative et positive la DPT chez les personnes adultes.En outre, chez les adultes, l’état de santé mentale générale associée à la MVE varie significativement selon les niveau d’études, état matrimonial, milieu d’habitation et occupation professionnelle.La stigmatisation résultant de MVE et le coping religieux positif augmentent les probabilités des adultes de développer la DPT.Chez les enfants et adolescents la prévalence de DPT est de 50%, cette prévalence varie significativement en fonction de milieu de vie, niveau d’études, scolarité des parents, statut matrimonial et vital des parents, et selon que les parents exercent ou non une activité professionnelle.La DP varie selon les tranches d’âge des enfants, milieu de vie, résidence, situation matrimoniale et vitale des parents, niveau de scolarité des parents et selon que les parents travaillent ou non.La stigmatisation liée à la MVE et les stratégies de coping religieux affectent positivement la DPT chez les enfants et adolescents. En outre, la DP chez les enfants et adolescents est positivement associée à la stigmatisation liée à la MVE.Les résultats qualitatifs révèlent huit grands problèmes de santé mentale dont le vécu traumatisant du psychisme, intense choc émotionnel et affectif, forte culpabilité d’être affectée par une maladie de honte et exclusion sociale, expression corporelle perturbée, vie mentale imaginaire, manifestations inconscientes de façon permanente dans les actes et faits quotidiens, angoisse de mort très élevée, relation communautaire stigmatisante et douloureuse ainsi que décompensation psychologique.Les résultats obtenus dans cette thèse comblent d’importantes lacunes dans les connaissances empiriques sur la santé mentale liée à la MVE et ont jeté des bases solides pour les futures recherches dans ce domaine.Ces résultats obtenus conclu que la MVE est associé aux problèmes réels de santé mentale.Mots clés : MVE, santé mentale, traumatisme, vécu subjectif