Thèse soutenue

Effets de stresseurs multiples (pollution et qualité nutritionnelle) sur l’immunocompétence du mulot sylvestre

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Auteur / Autrice : Quentin Devalloir
Direction : Renaud ScheiflerNico Van Den Brink
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Soutenance le 22/06/2023
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Laboratoire Chrono-environnement / LCE
Jury : Président / Présidente : Bruno Faivre
Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Goutte
Rapporteurs / Rapporteuses : Christy A. Morrissey, Frédéric Angelier

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans un contexte de changement rapide de l'environnement, de multiples facteurs de stress peuvent affecter la santé des animaux sauvages. Parmi ces facteurs de stress, l'exposition à des polluants et une mauvaise qualité nutritionnelle peuvent accentuer les troubles physiologiques et moduler la capacité du système immunitaire à répondre à une infection, ce phénomène est appelé l’immunocompétence. L'exposition à des métaux toxiques, comme le cadmium et le plomb, affecte la structure et le fonctionnement des cellules immunitaires tandis que les micronutriments comme le sélénium sont des composés alimentaires qui ont des effets bénéfiques pour la réponse immunitaire lorsqu'ils sont consommés en quantités suffisantes. Cependant, l'influence des micronutriments sur les effets des métaux toxiques a été principalement étudiée dans le cadre d'expériences de laboratoire mais reste obscure chez les animaux sauvages. La présente thèse cherche à déterminer l'influence de l'exposition aux métaux toxiques et de la qualité nutritionnelle sur l'immunocompétence d'un petit mammifère, le mulot sylvestre. Le chapitre 1 traite de la capacité de certains éléments bénéfiques ou vitamines à atténuer les dommages causés sur le système immunitaire liés à l'exposition aux métaux toxiques chez des mammifères sauvages et captifs. Dans le chapitre 2, des mulots sylvestres ont été capturées dans des sites présentant des niveaux élevés et faibles de pollution du sol par le cadmium et le plomb. Elles ont été soumises à un challenge immunitaire (en utilisant des lipopolysaccharides de bactéries, LPS) soit directement ou soit après 5 jours de captivité avec une alimentation standard ou déficiente en sélénium. La réponse immunitaire a été affectée par l'exposition au cadmium et au plomb par le biais de perturbations endocriniennes. Les animaux sauvages exposés à des niveaux élevés de métaux toxiques ont montré des réponses inflammatoires plus élevées à un challenge immunitaire, tandis que les individus maintenus en captivité pendant 5 jours ont montré des réponses immunitaires plus faibles lorsqu'ils ont été nourris avec un régime déficient en sélénium. La caractérisation de la réponse immunitaire des animaux sauvages est généralement limitée par le manque de méthodes appropriées, car la plupart des méthodes et des marqueurs ont été développés sur des animaux de laboratoire. C'est pourquoi le chapitre 3 a été consacré au développement d'intervalles de référence sanguins pour les souris sylvestres et d'autres espèces de rongeurs. Les intervalles de référence sont couramment utilisés en médecine ou en sciences vétérinaires pour les diagnostics de santé, mais ils sont très rares pour les espèces non domestiques en liberté. Il s'est avéré que les variations de la numération des cellules sanguines dépendaient de la saison et de la localisation des populations de mulots sylvestres plutôt que de paramètres biologiques (âge, sexe...). L'utilisation d'intervalles de référence a permis de trier les individus sains et non-sains d'une population donnée en utilisant une approche non létale. Dans le même ordre d'idées, le chapitre 4 a proposé des méthodes non létales pour évaluer la santé et l'état inflammatoire des mulots sylvestres. Une cytokine pro-inflammatoire (TNF-), médiateur de l'inflammation, a été mesurée dans le sang et les cellules de la rate de mulots sylvestres capturées dans la nature et mis en captivité. Une augmentation des marqueurs inflammatoires a été constatée chez les mulots exposées au LPS. Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent que la qualité nutritionnelle a une influence positive sur l'immunocompétence des animaux sauvages exposés de manière chronique à des métaux toxiques. Les immunomarqueurs et les intervalles de référence sanguins ont fourni des outils pertinents pour évaluer l'immunocompétence des mulots sylvestres.