Développement de particules à base d’or combinant radiosensibilisation et chimiothérapie ou hyperthermie magnétique
Auteur / Autrice : | Chahrazad Benbalit |
Direction : | Stéphane Roux, Arnaud Beduneau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Soutenance le 13/07/2023 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Carnot-Pasteur (Besançon ; Dijon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut UTINAM (Univers, transport, interfaces, nanostructures, atmosphère et environnement, molécules) (Besançon) - Univers- Transport- Interfaces- Nanostructures- Atmosphère et environnement- Molécules (UMR 6213) / UTINAM |
Etablissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Samuel Valable |
Rapporteur / Rapporteuse : Sophie Pinel, Nathalie Mignet |
Mots clés
Résumé
L'équipe NCM de l'Institut UTINAM a développé des nanoparticules d'or multifonctionnelles enrobées de chélate de gadolinium (Au@TADOTAGA(Gd)) (cœur d’or: 2-3 nm ; Dh = 6-10 nm) qui présentent un potentiel prometteur pour la radiothérapie guidée par imagerie par résonance magnétique (IRM). Cependant leur potentiel est sous-exploité en raison de leur faible taille qui réduit leur temps de résidence dans la tumeur. Dans ce contexte, l’objectif principal de cette thèse a consisté à mettre en place et évaluer deux stratégies permettant d’améliorer la rétention tumorale des nanoparticules d’or pour mieux exploiter leur effet radiosensibilisant. Le second objectif était de combiner plusieurs modalités thérapeutiques pour le traitement des tumeurs. Ces stratégies reposent sur l’utilisation de transporteurs biodégradables et de large taille pour limiter la diffusion des nanoparticules d’or. La première a consisté à greffer les nanoparticules d’or modifiées avec la dopamine sur des nanofleurs biodégradables d'oxyde de fer (maghémite) d’un diamètre compris entre 25 et 35 nm ([Au] = 5 g/L) . Ces dernières sont également caractérisées par des propriétés superparamagnétiques leur conférant un fort pouvoir chauffant lorsqu'elles sont exposées à un champ magnétique alternatif. Ainsi, le greffage permettra d'associer un traitement par hyperthermie magnétique à l'effet radiosensibilisant des nanoparticules d'or. La seconde stratégie a reposé sur l’encapsulation des nanoparticules d'or dans une matrice polymérique biodégradable, l’acide poly(lactique-co-glycolique) (PLGA) selon un procédé original. Un polycation, le polyéthylèneimine (PEI), a été utilisé pour piéger électrostatiquement les nanoparticules d'or dans le PLGA. La taille des nanotransporteurs était modulable entre 100 nm et 140 nm et le rendement d'encapsulation était compris entre 40 et 90 %. Les nanoparticules d'or ont également été encapsulées dans le PLGA avec un agent chimiothérapeutique, le paclitaxel, en atteignant un taux d’anticancéreux de 0,5 - 1,5% m/m et un taux d’or de 0,46-0,84% m/m. Une dose léthale de 800 mg de PLGA/kg a été identifiée. Cette valeur était de 400 mg/kg après doublement de la quantité de PEI et du taux de charge. Cette toxicité était attribuée au PEI. Après administration intratumorale dans un modèle de tumeur de la prostate, les nanoparticules d’or greffées aux nanofleurs ou encapsulées dans la matrice de PLGA ont été suivies par tomographie par émission monophotonique (SPECT) grâce à l’immobilisation de l’indium-111 dans la couche organique TADOTAGA des nanoparticules d’or. Ces deux vecteurs ont permis d’améliorer la rétention tumorale des nanoparticules d’or dans un modèle sous-cutané de tumeur, pouvant conduire à un meilleur contrôle de la croissance tumorale. Trois jours après l’administration intratumorale, des doses en or de 180% et 92% par gramme de tumeur étaient retrouvées avec les les nanofleurs dorées et les nanosphères Au@PLGA contre 28 % pour les nanoparticules d’or seules. L’association de la chimiothérapie et de la radiothérapie a permis de réduire significativement le volume des tumeurs par rapport aux souris traitées par une monothérapie. Après 21 jours, les volumes tumoraux étaient de 800 mm3 pour les souris non traitées, 300 mm3 pour la radiothérapie seule et 197 mm3 avec les nanopaticules combinant chimio- et radiothérapie.Cette première étude a démontré l’efficacité de la combinaison de modalités thérapeutiques médiée par ces nanoparticules, stratégie attrayante pour traiter une variété de cancers et pour aider à surmonter la résistance aux médicaments, la faible efficacité et la toxicité systémique.