L'économie politique de la gouvernance des plateformes numériques

The political economy of online platform governance

• Auteur / Autrice : Charilaos Papaevangelou
• Direction : Franck Bousquet, Nikos Smyrnaios
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
• Date : Soutenance le 23/05/2023
• Etablissement(s) : Toulouse 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'études et de recherches appliquées en sciences sociales (Toulouse ; 1983-....)
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Eileen Culloty, Franck Rebillard
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Bullich, Eugenia Siapera

Mots clés

Mots clés contrôlés

Protection de l'information (informatique) -- Droit européen

Gouvernance privée

Médias numériques

Mots clés libres

Plateformes numériques

Régulation

Gouvernance

Infomédiation

Plateformisation

Sphère publique

Online platforms

Platform regulation

Platform governance

Infomediation

Platformisation

Public sphere

Résumé

La thèse se concentre sur l'économie politique de la gouvernance des plateformes en ligne, visant à reconceptualiser la façon dont nous pensons à l'internet et aux plateformes. La thèse aborde les géants technologiques privés, à savoir les plateformes de communication en ligne telles que les réseaux sociaux et les moteurs de recherche. Elle est structurée en trois parties principales, chacune abordant trois thèmes de recherche principaux. La première partie retrace les origines du principal cadre politique, idéologique et réglementaire qui a permis l'essor et la domination du modèle de plateforme. Elle propose également une revue critique de la littérature autour des notions de gouvernance, de régulation et de gouvernance des plateformes, en les reliant aux concepts de sphère publique et de colonialisme des données. La deuxième partie donne un aperçu des régulations récentes dans l'UE, tant au niveau supranational que national, en discutant de la manière dont les citoyens constituent un groupe essentiel de gouvernance de parties prenantes. Plus précisément, grâce à une analyse lexicométrique des contributions des citoyens de l'UE à ces consultations, elle démontre comment nous pouvons adopter des méthodes expérimentales pour analyser les processus de gouvernance des plateformes. La troisième partie s'articule autour de la relation troublée entre les organisations de médias d'information et les plateformes en ligne dans le contexte du statu quo actuel de la gouvernance des plateformes, avec un accent particulier sur l'état des choses dans l'UE. À travers plusieurs études de cas, cette partie fournit de nouvelles preuves empiriques concernant : la stratégie des plateformes pour capturer le journalisme, les réflexions sur la plateformisation du journalisme, ainsi que les implications de la régulation des plateformes sur la relation entre les médias d'information et les plateformes. Globalement, la thèse souligne l'importance de comprendre les processus qui façonnent la gouvernance de nos sphères publiques et d'élargir notre champ d'action en ce qui concerne les parties prenantes afin d'inclure, selon notre domaine d'enquête, d'autres acteurs qui ont ou devraient avoir un intérêt dans ces processus et, par conséquent, d'adopter une approche dialectique. Enfin, elle suggère que nous devons nous libérer des approches plus conservatrices et utiliser des approches plus radicales, émancipatrices et intersectionnelles pour étudier la gouvernance des plateformes.

The thesis revolves around the political economy of online platform governance, aiming to reconceptualise how we think about the internet and platforms. The thesis focuses on private, for-profit tech conglomerates, namely online communication platforms like social media and search engines. It is structured in three main parts, with each addressing three principal research themes. The first part traces the roots of the primary political, ideological, and regulatory framework that enabled the rise and domination of the platform model. It also provides a critical literature review surrounding the notions of governance, regulation, and platform governance, tethering them to the concepts of the public sphere and data colonialism. The second part provides an overview of recent regulations in the EU, both on a supranational and a national level, discussing how citizens constitute a critical stakeholder governance group. Specifically, through a computationally-assisted analysis of EU citizens’ contributions to these consultations, it demonstrates how we can adopt experimental methods to analyse platform governance processes. The third part focuses on the troubled relationship between news media organisations and online platforms within the context of the current platform governance’s status quo, with a distinct focus on the EU state of affairs. Through several case studies, this part provides novel empirical evidence regarding: the strategy of platforms to capture journalism, reflections on the platformisation of journalism, as well as the implications of platform regulation on the relationship between news media and platforms. All in all, the thesis emphasises the importance of understanding the processes that shape our public spheres’ governance and expanding our scope regarding the participating stakeholders to include, depending on our field of enquiry, other actors who have or should have a stake in these processes and, thus, adopting a dialectical approach. Finally, it suggests that we need to break free from more conservative approaches and employ more radical, emancipatory, and intersectional approaches to studying platform governance.