Thèse soutenue

Régulation de la voie de signalisation ERK-MAPK par la GTPase RHOB dans un modèle cellulaire de cancer bronchique non à petite cellule.

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Auteur / Autrice : Sebastian Castillo Faccio
Direction : Stéphanie CabantousJean-Denis Pedelacq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cancérologie
Date : Soutenance le 09/10/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Gilles Favre
Examinateurs / Examinatrices : David Santamaria
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Bourmeyster, Jacqueline Cherfils, Xosé Bustelo

Résumé

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Les cancers bronchiques représentent la première cause de décès par cancer dans le monde. Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) sont les plus fréquents (85%) et 15 à 20% des patients présentent une mutation oncogénique sur le gène codant pour le récepteur au facteur de croissance épidermique (EGFR). Ces mutations induisent l’activation constitutive du récepteur suivie d’une activation soutenue des voies de survie et de prolifération cellulaire indépendamment des signaux extracellulaires. Ainsi, l’activation anormale de ces voies participe au développement des cellules cancéreuses et à la progression de la maladie. A l’heure actuelle, les patients bénéficient de thérapies ciblées utilisant des inhibiteurs de tyrosine kinase de l’EGFR (EGFR-TKi) qui ont considérablement amélioré la prise en charge de la maladie. Cependant, malgré leur efficacité, ces traitements se heurtent inévitablement à l’apparition de résistances responsables de la rechute. Notre laboratoire s’intéresse à l’étude de la GTPase RHOB dont l’expression diminue fréquemment au cours de l’évolution de la maladie. De plus, l’expression de RHOB s’oppose à la prolifération de cellules cancéreuses et favorise l’induction de l’apoptose. Paradoxalement, RHOB joue un rôle dans la résistance aux EGFR-TKi dans les CBNPC en favorisant la survie de ces cellules. Ainsi, il apparaît nécessaire d’étudier le rôle de RHOB dans le contrôle de la survie et de la prolifération cellulaire afin mieux comprendre ce paradoxe. Comme la plupart des GTPases, l’activité de RHOB est modulée par sa liaison aux nucléotides guanosine diphosphate (GDP) ou triphosphate (GTP). Lorsque RHOB est activé, il interagit avec des effecteurs pour transmettre des signaux cellulaires et aboutir à une fonction biologique. RHOB est également régulé par sa localisation subcellulaire qui se situe au niveau des membranes vésiculaires ainsi qu’à la membrane plasmique, où il interagit avec différents régulateurs et effecteurs. La régulation spatiotemporelle de RHOB est donc déterminante pour ses fonctions biologiques. Au travers de ce travail, nous avons mis au point une méthode de détection, à l’aide du biosenseur split-GFP tripartite, permettant la localisation spécifique de la forme active de RHOB dans des cellules fibroblastiques avec un niveau de résolution spatiale élevé. Ceci nous a notamment permis de mettre en évidence l’activation de RHOB au niveau des endosomes ainsi que le recrutement de sa forme active à la membrane plasmique suite à une stimulation par le sérum. De plus, nous avons également pu visualiser la localisation de complexes GTPases/effecteur. Ainsi, cette approche permet de visualiser des complexes de signalisation dans des compartiments cellulaires spécifiques et sera transposable à l’étude d’autres complexes protéiques. D’autre part, nous avons utilisé le biosenseur split-GFP pour la réalisation d’un crible d’interactions protéine-protéine afin d’identifier de nouveaux partenaires de RHOB dans un modèle de cellules de CBNPC muté EGFR. Nous avons ainsi mis en évidence que RHOB interagit avec les kinases MEK et ERK de la voie MAPK, qui joue un rôle clé dans la tumorigenèse, et inhibe l’activité de ERK probablement via l’implication d’une phosphatase. Ceci s’accompagne d’un arrêt du cycle cellulaire et de l’induction de l’apoptose. Nos résultats suggèrent que ces interactions participent au rôle de RHOB dans la suppression tumorale. À l’inverse, nous avons montré que ces interactions protectrices sont perdues suite à l’inhibition de l’EGFR et de la voie MAPK. Cela pourrait donc constituer un mécanisme par lequel ces traitements altèrent les fonctions de RHOB dans la suppression tumorale, ce qui expliquerait en partie ce paradoxe. Nous avons également utilisé le split-GFP pour isoler ces complexes et définir les réseaux d’interactions par spectrométrie de masse notamment dans le but d’identifier des phosphatases et régulateurs pouvant être impliquées dans le mécanisme.