Thèse soutenue

Rôles des microtubules corticaux dans le contrôle de l'élongation cellulaire par les brassinostéroïdes chez Arabidopsis thaliana

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Auteur / Autrice : Charlotte Delesalle
Direction : Grégory VertSatoshi Fujita
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Développement des plantes, interactions biotiques et abiotiques
Date : Soutenance le 20/10/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Recherche en Sciences Végétales (Toulouse ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Vincent Burlat
Examinateurs / Examinatrices : Martine Pastuglia
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Mongrand, Herman Höfte, Yvon Jaillais

Mots clés

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Résumé

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La croissance des plantes résulte de la capacité de chaque cellule à se diviser, se différencier et s'allonger. Les microtubules (MTs) sont des acteurs clés dans ces processus. Un réseau spécifique de MT appelé microtubules corticaux (CMT) contrôlant le dépôt de cellulose dans la paroi cellulaire est présent au sein des cellules végétales. En modifiant localement la rigidité des parois, les CMTs modulent l'expansion des cellules. Ce réseau dynamique répond à de nombreux signaux externes et internes, permettant aux plantes de s'adapter à leur environnement. Parmi ces signaux, les brassinostéroïdes (BR) sont connus pour induire la réorientation des CMTs transversalement. Les BRs sont des hormones végétales essentielles à l'élongation des plantes, comme l'atteste le nanisme des mutants affectés dans la biosynthèse ou la signalisation des BRs. Leur voie de signalisation, du récepteur membranaire jusqu'aux changements transcriptionnels, est bien caractérisée. L'effet sur l'élongation est, en grande partie, lié à la régulation de l'expression de gènes codant pour des enzymes pariétales, les sous-unités formant les MTs et des protéines associées aux MTs. Par ailleurs, des études récentes ont montré que les BRs influençaient ces éléments directement par des interactions protéines-protéines à la membrane plasmique (MP). Afin d'approfondir les connaissances sur la régulation de BRI1 (BRASSINOSTEROID INSENSITIVE 1) à la MP, notre groupe a effectué un criblage double hybride en levure en utilisant le domaine cytoplasmique de BRI1 comme appât. Cela à permis d'identifier 3 protéines d'une famille inconnue d'Arabidopsis comme nouveaux partenaires de BRI1 qu'il a fallu caractériser. La confirmation de l'interaction avec BRI1 et la mise en évidence de leur association aux MTs ont donné leur nom de MICROTUBULE-BRASSINOSTEROID ASSOCIATED PROTEINS (MBAP). Par des approches biochimiques, génétiques et de biologie cellulaire, j'ai pu révéler leurs liens avec la signalisation des BRs et la régulation des CMTs. Les doubles et triple mutants mbap sont, en effet, hypersensibles aux BRs au niveau de l'élongation de l'hypocotyle suggérant un rôle négatif des MBAPs dans la voie. Etonnamment, cette hypersensibilité n'est pas la conséquence d'une sur-activation de la voie classique des BRs. Par ailleurs, par microscopie j'ai montré que les MBAPs stabilisent les CMTs et inhibent leur réorientation induite par les BRs. Ainsi, nous avons conclus que les MBAPs représentent un moyen direct pour les BRs de contrôler les CMTs optimisant la croissance des cellules et de la plante. Bien que les mécanismes précis derrière le processus de réorientation restent à clarifier, mes données préliminaires impliquent que la phosphorylation et d'autres partenaires, tels que BIK1 (BOTRYTIS-INDUCED KINASE 1), régulent la formation d'un complexe BRI1/MBAPs/CMTs. De plus, j'ai découvert la contribution des MBAPs à l'immunité des plantes, ce qui pourrait en faire de nouveaux acteurs à l'interface entre la croissance et la défense des plantes.