Thèse soutenue

Modélisation eulérienne multiphasique de la combustion de thermites appliquée au couple Al/CuO

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Auteur / Autrice : Emelian Tichtchenko
Direction : Carole RossiAlain EstèveLudovic Glavier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : MicroNano Systèmes
Date : Soutenance le 20/12/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Génie électrique, électronique, télécommunications et santé : du système au nanosystème (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Analyse et d'Architecture des Systèmes (Toulouse ; 1968-....)
Jury : Président / Présidente : Rodney O. Fox
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Laviéville, Olivier Simonin
Rapporteurs / Rapporteuses : Stany Gallier, Aymeric Vié

Résumé

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L'émergence des matériaux dits thermites, composés d'un métal et d'un oxyde métallique généralement sous la forme d'un mélange de particules, dans les années 1990 en partie grâce au développement des micro et nanotechnologies, a naturellement motivé des efforts de recherche intensifs afin d'être capable de prédire leur combustion à partir de simulations numériques et pouvoir ainsi les intégrer sereinement et à coût réduit dans des produits industriels. C'est une tâche particulièrement difficile à la fois d'un point de vu expérimental et théorique car la combustion de ces matériaux énergétiques met en œuvre une variété de mécanismes intrinsèquement liés et agissant à des échelles de temps (ms - s) et d'espace très variés (nm - mm). La plupart des travaux connus à ce jour portent sur la compréhension phénoménologique des propriétés de combustion à partir d'observations expérimentales, mais très peu d'entre eux se sont intéressés à la modélisation de la combustion des thermites. Les rares modèles développés dans des contextes académiques se sont limités à la considération d'un nombre de mécanismes physiques présents lors de la combustion, avec des variables d'avancement et/ou cinétiques globales de la réaction, ne pouvant donc pas être généralisable à tout type de thermite. Les travaux de thèse se sont donc orientés vers un double objectif: D'une part, développer une nouvelle génération de modèles basée sur une structure capable d'intégrer l'ensemble des mécanismes présents lors de la combustion de thermite afin de les rendre in fine prédictifs et généralisables à tout type de thermite à géométrie particulaire, en fonction de la taille des particules, de la richesse du mélange, de la compaction de la poudre et de la pureté des particules d'aluminium (qui sont partiellement oxydées lors de leur fabrication). D'autre part, étudier les résultats des simulations réalisées sur la base de ces modèles pour mieux comprendre certains phénomènes présents lors de la combustion qui ne sont pas observables à partir d'expériences. Bien que les travaux ont été développés pour une thermite de type Al/CuO, l'approche proposée est généralisable à tout type de composition thermite modulants quelques lois et paramètres. La thèse s'est structurée selon deux axes de travail principaux. 1) Le développement tout d'abord d'un modèle dit "0D" qui tient compte de l'ensemble des mécanismes spécifiques à la combustion de thermite : changement de phase, transferts d'espèces chimiques et d'énergie, réactions chimiques, etc. Ce modèle, basé sur une approche mathématique N-Euler considère un volume occupé par trois phases distinctes : une phase gazeuse et deux phase particulaires représentant respectivement le gaz, les particules d'aluminium et les particules d'oxyde de cuivre. Les différents transferts d'énergie et d'espèces sont alors évalués par des lois cinétiques et incorporés dans les équations bilan de masse, d'énergie et d'espèces dont les grandeurs sont moyennées sur le volume considéré pour chacune des phases. Ces équations bilans sont ensuite intégrées dans le temps permettant d'obtenir l'évolution temporelle des différentes grandeurs d'intérêt. Les résultats des simulations du modèle soulignent la compétition des mécanismes surfaciques et volumiques en fonction de la taille des particules et concordent qualitativement aux données expérimentales validant ainsi la pertinence du modèle. 2) Le développement d'un modèle dit "1D" intégrant cette fois-ci l'aspect dimensionnel de la propagation du front de réaction. Les équations bilans considérées portent cette fois-ci sur la conservation de la masse, de la quantité de mouvement, des espèces, de l'énergie et du nombre de particules et tiennent compte de termes dimensionnels : advection, diffusion, pression, force d'Archimède, ou encore forces relatives aux frottements entre les phases. Les résultats du modèle 1D permettent l'évaluation de la vitesse de flamme et répondent à l'objectif fixé pour cette thèse.