Thèse soutenue

Étude des phénomènes de piégeage et dépiégeage de charges par mesures de charge d'espace et de décharge photo-stimulée dans des films polymères minces pour le stockage d'énergie

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Auteur / Autrice : Duvan Alexander Mendoza Lopez
Direction : Laurent BoudouLaurent Berquez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie Electrique
Date : Soutenance le 20/12/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Génie électrique, électronique, télécommunications et santé : du système au nanosystème (Toulouse ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Plasma et Conversion d'Energie (Toulouse ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Gilbert Teyssedre
Examinateurs / Examinatrices : Rachelle Hanna
Rapporteurs / Rapporteuses : Serge Agnel, Stéphane Holé

Résumé

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Avec le développement du marché des condensateurs à base de films polymères, l'étude des phénomènes de génération, de transport et de piégeage de charges dans les diélectriques relativement minces connait un intérêt croissant. En effet, des exigences accrues imposées par des tensions d'alimentation ou des niveaux de température élevés, favorisent l'apparition de charges qui, lors de leur migration à travers le matériau, peuvent être piégées pour créer la charge d'espace. Cette dynamique de piégeage de charges expose une vulnérabilité, car elle provoque une intensification locale du champ électrique, susceptible de générer des contraintes électromécaniques pouvant potentiellement entraîner la défaillance du matériau. En conséquence, il s'avère impératif d'effectuer des études sur la nature et les propriétés des pièges dans les polymères. Cette démarche vise à enrichir notre compréhension de ces matériaux et à renforcer la fiabilité des systèmes dans lesquels ils sont incorporés. Parmi les approches expérimentales disponibles pour examiner le comportement électrique des polymères, celles qui permettent de dévoiler des informations spécifiques concernant l'état énergétique des pièges restent relativement limitées. Les plus utilisées sont probablement la méthode TSD (Thermally Stimulated Discharge) et PSD (Photo-Stimulated Discharge). La méthode PSD, qui consiste à mesurer le courant de décharge sous irradiation lumineuse dans le spectre UV-visible, permet d'identifier les interactions entre les charges mobiles ou piégées, avec l'énergie des photons irradiés. L'avantage par rapport à la méthode TSD, qui utilise une rampe de température, est de ne pas modifier ou détruire les pièges par effet thermique. Néanmoins, il convient de noter que l'interprétation des spectres PSD se révèle difficile, du fait que le courant mesuré peut résulter de divers phénomènes, par exemple la photogénération de charges ou la photoinjection de porteurs, tous étant susceptibles d'interagir avec les pièges présents. Pour essayer de dissocier les mécanismes inhérents au courant photoinduit, nous proposons de coupler les mesures PSD à des mesures de charges d'espace. Lorsque des protocoles sont mis en œuvre pour faire varier les paramètres de polarisation et d'irradiations PSD, les modifications dans la densité de charge ou de sa position apporteront des indices concernant l'origine des charges et la dynamique de leur piégeage et dépiégeage. Pour cela, nous envisageons d'adopter la méthode LIMM (Light Intensity Modulation Method), car elle est adaptée à l'étude de films minces (quelques µm), avec une bonne résolution spatiale près des interfaces. Elle sera aussi un atout pour étudier les effets de renforcement de champ électrique, liés à l'utilisation d'une électrode interdigitée pour la mesure PSD. L'intégration des méthodes LIMM et PSD au sein d'un même dispositif expérimental, ainsi que leur utilisation dans des programmes séquentielles de mesure, offre la possibilité de suivre de manière continue le remplissage des pièges, de stimuler sa libération par l'irradiation de lumière et d'explorer les relations entre l'énergie lumineuse appliquée et les caractéristiques des pièges. En effet, le système de mesure démontre dans une approche innovante que la réduction de la densité de charge d'espace après les mesures PSD est directement attribuée à la perturbation lumineuse elle-même, plutôt que d'être influencée par des facteurs concomitants tels que le temps écoulé après la période de charge ou les manipulations provoquant la libération de la charge.