Thèse soutenue

Évolution des précipitations extrêmes de la mousson d'été indienne : impact des facteurs anthropiques

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Renaud Falga
Direction : Chien Wang
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Océan, Atmosphère, Climat
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Aérologie (Toulouse ; 1983-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Chaboureau
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Yiou, Brice Barret, Christelle Barthe
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Vialard, Annica Ekman

Résumé

FR  |  
EN

La mousson Indienne est une composante grande échelle du système climatique régie par la circulation à l'échelle globale. Elle caractérisée par une alternance très prononcée entre un hiver relativement sec et un été très humide, entraînée par l'inversion de directions saisonnière du vent. Depuis le début du 21ème siècle, de nombreuses études se sont intéressées à l'évolution des précipitations liées à la mousson d'été et en particulier aux événements extrêmes. Alors qu'un certain nombre d'entre elles s'accordent à dire que les pluies extrêmes semblent s'être intensifiées depuis le début du siècle dernier, de nombreuses incertitudes persistent sur les spécificités régionales et les facteurs climatiques régissant leur évolution. L'objectif de cette thèse est d'une part d'étudier l'évolution climatologique de ces extrêmes de précipitations, et d'autre part d'essayer de déterminer par quels processus physiques certains facteurs anthropiques ont pu influencer leur augmentation. Dans un premier temps, une méthode de classification hiérarchique est utilisée afin de déterminer les régions d'Inde où les précipitations sont relativement homogènes. Une tendance à la hausse significative de leurs fréquences et de leurs intensités est constatée depuis le début du 20ème siècle dans la grande majorité des régions ainsi déterminées. Une analyse de corrélation est ensuite réalisée à l'aide d'une méthode d'apprentissage automatique afin de relier un nombre considérable de facteurs climatiques à ces augmentations. Cette analyse met en avant une importante hétérogénéité régionale dans les facteurs de corrélations. Malgré ces hétérogénéités, l'urbanisation apparaît comme le premier facteur de corrélation dans un nombre important de régions. Une approche modélisation est par la suite adoptée afin d'établir un lien de cause à effet entre urbanisation et précipitations extrêmes. À l'aide du modèle atmosphérique Meso-NH, une première étude est ainsi réalisée dans la région de Calcutta dans le Nord-Est de l'Inde. L'étude révèle que la présence de la ville entraîne non seulement l'augmentation des précipitations moyennes dans la région, mais est aussi susceptible d'initier la formation de systèmes convectifs provoquant de fortes pluies. Les émissions d'aérosols anthropiques, second facteur perturbatif lié à l'urbanisation, est quant à lui étudié dans un second temps à l'aide du module de chimie-aérosol ORILAM. L'étude d'un système dépressionnaire de mousson révèle que la présence d'aérosols d'origine anthropique induit une amplification des précipitations sur ce type de système large échelle de convection organisée. Une analyse microphysique est proposée pour expliquer la modifications des précipitations.