Thèse soutenue

Centrale à inertie (INS) miniature combinée au système de positionnement par satellites (GNSS) pour la gravimétrie statique et mobile : une méthode opportuniste pour les applications géophysiques et environnementales

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Benjamin Beirens
Direction : José DarrozesGuillaume Ramillien
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Surfaces et interfaces continentales, Hydrologie
Date : Soutenance le 11/10/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Géosciences Environnement Toulouse (2011-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Frappart
Examinateurs / Examinatrices : Lucía Seoane Corral
Rapporteurs / Rapporteuses : Minh Cuong Ha

Résumé

FR  |  
EN

La gravimétrie consiste à mesurer et à interpréter les variations du champ de gravité terrestre en termes de contrastes de densité et donc de structures. Bien que les grandes longueurs d'onde de la gravité soient bien restituées par les missions satellites dédiées dont les plus récentes à basses altitudes (300-400 km) sont CHAMP, GRACE et GOCE, et que les gravimètres absolus réalisent des mesures très précises mais ponctuelles, les informations relatives à la pesanteur aux échelles spatiales intermédiaires de la centaine de mètres à quelques centaines de kilomètres, restent inaccessibles. L'utilisation de centrales inertielles de types ''SPATIAL'' et ''MOTUS'' (Advanced Navigation) qui enregistrent les accélérations suivant trois axes - par conséquent de la composante verticale de la gravité - à une cadence d'échantillonnage élevée (jusqu'à 1000 Hz), permet d'accéder à ces variations dans la gamme de longueurs d'onde manquantes, en particulier si elles sont installées à bord d'une plateforme (voiture, drone, avion). Mon travail de thèse est la mise en œuvre de tels systèmes d'acquisition opportunistes pour la gravimétrie mobile afin de restituer les variations spatio-temporelles de la gravité. Mes premiers tests sur la fréquence d'échantillonnage ont mis en évidence le bruit haute fréquence d'origine thermique dû à l'échauffement des composants électroniques de la centrale, qui peut être corrigé. Dans un premier temps, les effets thermiques sur l'accélération ont été ajustés en utilisant une simple fonction linéaire des variations de température, pour corriger des données accélérométriques acquises à bord d'une voiture entre le laboratoire GET à Toulouse et le barrage des Cammazes (81) situé dans la Montagne Noire. Une fois corrigées empiriquement des effets de la température interne, ces données ont été comparées aux mesures précises d'un gravimètre absolu et ont confirmé la décroissance de la pesanteur avec l'altitude. Dans un second temps, des tests d'acquisition en mode ''statique'' (au repos) ont montré que les périodes des marées principales à 12h00 et 24h00 peuvent être extraites du spectre des enregistrements accélérométriques à 5 minutes puis reconstruites pour être comparées aux valeurs théoriques du logiciel Tsoft, un simulateur des variations de la gravité dues aux marées terrestres, montrant une excellente corrélation en phase et relativement bonne en amplitude. Installée sur le drone de la société BOREAL lors de campagnes à Lannemezan puis sur un site d'éoliennes, la centrale inertielle a enregistré l'influence prédominante du catapultage, puis des virages et des vibrations mécaniques du moteur thermique sous forme d'un bruit coloré réparti sur plusieurs fréquences du spectre des mesures. Même si l'exploitation de ces mesures accélérométriques aéroportées représente encore un vrai défi et nécessite des investigations supplémentaires, leur filtrage spectral sur des portions rectilignes de sa trajectoire ont révélé les variations verticales de la gravité dus les changements d'altitude du drone.