Thèse soutenue

Variation de la plasticité de la recherche de nourriture des mésanges charbonnières sauvages dans des habitats écologiquement contrastés

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Auteur / Autrice : Thomas Crouchet
Direction : Philipp HeebAlexis Chaine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie, biodiversité et évolution
Date : Soutenance le 14/12/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Evolution et Diversité Biologique (Toulouse ; 2003-2023)
Jury : Président / Présidente : Audrey Dussutour
Examinateurs / Examinatrices : Luis-Miguel Chevin
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Doutrelant, John Quinn

Résumé

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La plasticité phénotypique, et en particulier sa composante comportementale, est considérée comme un trait clé qui pourrait aider les organismes à faire face à la diversité des défis de leur environnement et pourrait ainsi précéder et éventuellement faciliter l'évolution adaptative. Bien que des preuves d'une variation interindividuelle de la plasticité comportementale aient été trouvées dans un large éventail d'études, on sait peu de choses sur les paramètres à l'origine de cette variation. L'objectif général de cette thèse de doctorat est d'étudier les facteurs qui façonnent les décisions individuelles en matière de recherche de nourriture ainsi que leur plasticité. J'ai mené cette recherche sur des populations sauvages d'une espèce de passereau vivant dans des habitats contrastés, la mésange charbonnière (Parus major), et j'ai utilisé des mangeoires automatisées nouvellement développées avec un système de lecture vidéo qui limitent l'impact de la recherche sur le bien-être animal. Premièrement, conformément à la théorie, je fournis des preuves de l'importance de la rigueur de l'environnement sur la plasticité de la recherche de nourriture, en montrant que les individus originaires de plus hautes altitudes sont plus enclins à prendre des risques dans leurs décisions alimentaires. Ces différences sont renforcées par les variations saisonnières et modulées par l'âge, le poids et le sexe. Je donne ensuite des preuves expérimentales que les décisions de recherche de nourriture des individus sont modifiées par la taille et la composition spécifique du groupe social et dépendent du contexte car elles diffèrent entre des situations sécurisées, stressantes ou perturbées. Le degré de changement dans la recherche de nourriture varie selon les individus en fonction de leur âge et de leur poids. Enfin, je montre que le lien entre plasticité sociale de recherche de nourriture et capacités cognitives dépend de la saison climatique et des capacités cognitives mesurées. Ainsi, la relation entre plasticité et cognition apparaît plus complexe que prévu initialement. De plus, la plasticité sociale est un comportement complexe résultant de l'interaction de diverses capacités cognitives. Ma thèse améliore ainsi notre compréhension des différents facteurs qui déterminent la variation de la recherche de nourriture entre et au sein des individus et suggère que la plasticité comportementale pourrait être un mécanisme clé à la disposition des individus pour faire face aux défis environnementaux. La prochaine étape vise à étudier les conséquences de la variation de plasticité sur la valeur adaptative dans des environnements contrastés.