Thèse soutenue

Sphingolipides : nouveaux régulateurs de la masse et de la fonction musculaire ?

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Auteur / Autrice : Benjamin Lair
Direction : Cédric MoroClaire Laurens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Maladies métaboliques et cardiovasculaires
Date : Soutenance le 29/09/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Maladies Métaboliques et Cardiovasculaires (Toulouse ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Thierry Levade
Examinateurs / Examinatrices : Cédric Moro, Claire Laurens, Anne-Sophie Rousseau, Eric Hajduch, Olivier Le Bacquer
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Sophie Rousseau, Eric Hajduch, Capucine Trollet

Résumé

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La préservation de la masse et de la force musculaire est un enjeu majeur dans de nombreux contextes physiopathologiques. L'atrophie musculaire est une complication de plusieurs maladies comme le cancer, les maladies rénales chroniques, de nombreuses pathologies métaboliques et est également une conséquence du vieillissement. Sa sévérité est prédictive du développement de co-morbidités ainsi que du risque de mortalité et peut conduire le patient à une perte d'autonomie et nécessiter une prise en charge lourde et couteuse. Il n'existe à l'heure actuelle, à l'exception de l'exercice physique, pas de traitement permettant de lutter contre l'atrophie musculaire. Comprendre les mécanismes aboutissant à la fonte musculaire dans ces différents contextes permettrait ainsi d'identifier de potentielles cibles thérapeutiques. L'accumulation de sphingolipides intramusculaires et circulants est une caractéristique commune à de nombreux contextes physiopathologiques associés à la dysfonction musculaire, comme les maladies métaboliques telles que l'obésité et le diabète de type II mais également la cachexie cancéreuse et, selon certains auteurs, le vieillissement. Plusieurs classes de sphingolipides ont été identifiés comme des lipides bioactifs. L'une des espèces majeures de cette famille, les céramides sont notamment impliqués dans l'étiologie du diabète de type II. Des travaux ont également suggéré leur capacité à altérer la réponse anabolique et la morphologie de cellules musculaires in vitro. Mes travaux de thèse avaient donc pour objectif de rechercher l'existence d'un lien entre l'accumulation de sphingolipides intramusculaires et la masse musculaire. Nous avons mis en évidence une association négative dans le muscle humain et une accumulation de certaines espèces de sphingolipides chez la souris âgée. Des cellules musculaires traitées par des céramides exogènes in vitro présentent également une capacité de différentiation et une taille altérée. Nous avons observé un effet hypertrophique de l'inhibition pharmacologique de la synthèse de novo des sphingolipides chez des souris jeunes. Ces bénéfices ont également été mis en évidence in vitro, via des approches pharmacologiques et génétiques. Ces résultats corroborent les conclusions d'autres travaux, parus au cours de mon doctorat, qui incriminent les sphingolipides dans l'atrophie musculaire associée au vieillissement et démontrent l'effet préventif de l'inhibition de leur synthèse dans des modèles précliniques. Nos données montrent que ces effets sont retrouvés in vivo et in vitro en l'absence d'accumulation excessive de sphingolipides et incitent à identifier les mécanismes moléculaires sous-jacents qui demeurent mal compris. Ces travaux soulignent également que la relation entre sphingolipides et masse musculaire est complexe et que les espèces spécifiques ayant des effets délétères doivent encore être identifiées.