Caractérisation d'un détecteur NIR et simulation des performances de la caméra CAGIRE pour le suivi des sursauts gamma détectés par la mission SVOM
Auteur / Autrice : | Alix Nouvel de la Flèche |
Direction : | Jean Luc Atteia, Olivier Gravrand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'univers |
Date : | Soutenance le 05/10/2023 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Toulouse ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Klotz |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Luc Atteia, Olivier Gravrand, Didier Tiphene, Emeric Le Floch, Véronique Buat, Susanna Vergani | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Tiphene, Emeric Le Floch |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les sursauts ƴ, comptant parmi les phénomènes les plus lumineux de l'univers, représentent un moyen unique de sonder celui-ci, et particulièrement à des distances où son contenu reste difficile à étudier. Observer les sursauts ƴ, notamment les plus lointains (z > 6), permettra une meilleur compréhension de leur origine et des mécanismes physiques qui les génèrent, mais également une meilleure connaissance de l'univers jeune et des objets qui le composent. Cependant, les sursauts les plus lointains restent difficiles à détecter. Leur observation nécessite des infrastructures adaptées à leur courte durée, à leur caractère imprévisible et à leur manifestation dans une large gamme de longueurs d'onde, dont l'infrarouge. La mission SVOM (Space based multiband astronomical Variable Objects Monitor), qui devrait être lancée début 2024, répond à ce besoin grâce à la synergie entre un satellite et un segment sol. Le satellite étant capable de localiser précisément les sursauts et d'en étudier l'émission prompte, communiquera rapidement la position du sursaut aux instruments au sol, leur permettant d'effectuer un suivi rapide. Le segment sol, composé de télescopes robotiques comme COLIBRI, permettra d'effectuer un suivi rapide de l'émission rémanente et de donner une estimation du redshift. Parmi ces télescopes, COLIBRI, un télescope alt-azimutal robotique de 1,3 m de diamètre sera installé à l'OAN (Observatorio Astronómico Nacional), au Mexique, et équipé de deux caméras visibles constituant l'instrument DDRAGO, et d'une caméra infrarouge CAGIRE. CAGIRE, qui utilise un détecteur ALFA développé par la société LYNRED et le CEA-LETI, permettra d'effectuer des observations dans les bandes J et H, et d'étudier des sursauts ƴ jusqu'à un redshift de z ~ 11, quand l'univers avait seulement 3% de son âge actuel. Ma thèse s'inscrit dans le contexte de la caractérisation de la caméra CAGIRE, au cours de son développement. J'ai tout d'abord évalué les performances du détecteur ALFA, en traitant des données de caractérisations acquises au CEA-IRFU. Ces études ont permis dans un premier temps de démontrer la nécessité d'obtenir le détecteur ALFA le plus performant, dont les caractéristiques sont en accord avec les besoins scientifiques de la caméra. J'ai également modélisé le fonctionnement du détecteur et montré que les caractéristiques du détecteur (bruit, courant d'obscurité, gamme dynamique...) étaient adaptées aux besoins de CAGIRE. En parallèle de ces études, j'ai participé à la caractérisation de la chaîne de lecture de la caméra à l'IRAP, et à la mise en place des tests à effectuer dans le cadre de la calibration du détecteur pour les besoins de CAGIRE au CPPM. Les résultats des analyses théoriques et la compréhension du fonctionnement du détecteur m'ont ensuite conduit à développer et à valider un pipeline de pré-traitement des images de CAGIRE qui soit robuste, rapide, et adapté aux besoins des traitements astrophysiques. Ce pipeline permet notamment de corriger les non-linéarités du détecteur, le bruit de mode commun, l'impact des rayons cosmiques ou encore le signal de persistance des acquisitions précédentes. Une meilleure compréhension de ces effets m'a également permis d'adapter un simulateur de télescope, afin qu'il prenne en compte les spécificités du détecteur et de la caméra. Le simulateur permet de générer des rampes de signal représentatives des données de CAGIRE, en prenant en compte les effets du ciel et les effets du détecteur. Les résultats de ces simulations ont notamment mené à la validation du pipeline de traitement des images de CAGIRE, qui permettra ainsi de fournir des cartes de signal fiables pour les études astrophysiques futures. Finalement, grâce à cette thèse, nous sommes confiants quant au bon fonctionnement et aux performances du détecteur ALFA pour CAGIRE.