Thèse soutenue

Caractérisation de la dermatite atopique du chien, un modèle d’étude de la maladie humaine : étude in vivo et in vitro de la barrière épidermique

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Auteur / Autrice : Daniel Combarros Garcia
Direction : Marie-Christine CadierguesMichel Simon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire
Date : Soutenance le 20/07/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Toulousain des Maladies Infectieuses et Inflammatoires (Toulouse ; 2021-....)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Lamartine
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Christine Cadiergues, Michel Simon, Thierry Olivry, Laure Gibot
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Olivry, Laure Gibot

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La dermatite atopique (DA) est une maladie inflammatoire cutanée chronique et récidivante qui affecte jusqu'à 10 % des adultes et 20 % des enfants dans les pays occidentaux. Cette maladie a un fort impact négatif sur la qualité de vie des patients en raison du prurit et des infections cutanées associées. La pathogenèse est extrêmement complexe et n'est pas encore entièrement élucidée. Les défauts de barrière cutanée apparaissent comme un facteur déterminant. Ceci a été mis en évidence par la découverte que des mutations avec perte de fonction du gène codant pour la filaggrine, protéine clé dans la formation de la barrière épidermique, constituent le facteur prédisposant majeur au développement de la DA chez l'Homme. Ces défauts amènent à une perméabilité accrue de l'épiderme favorisant la pénétration de molécules environnementales dans l'organisme et la sensibilisation de l'individu. Le chien est le seul animal domestique à développer spontanément une dermatose allergique chronique avec des caractéristiques cliniques similaires à la DA humaine, telles qu'une même prévalence dans la population générale, le même type et une même localisation des lésions cutanées ainsi qu'un environnement comparable. Le chien pourrait donc constituer un modèle idéal pour étudier la DA. Cependant, la DA du chien doit être mieux caractérisée. L'objectif de ce travail était de comparer au plan moléculaire la barrière épidermique du chien sain et du chien atopique. L'étude des prélèvements de peau d'une cohorte de 11 chiens beagles de laboratoire (6 sains et 5 spontanément atopiques), a permis de montrer que la morphologie de la couche cornée et des enveloppes cornées est altérée dans la peau lésionnelle mais aussi non lésionnelle des chiens atopiques. En microscopie électronique à transmission, les cornéocytes apparaissent irréguliers, plus épais avec des espaces intercornéocytaires hétérogènes. Dans un second temps, l'étude a porté sur des biopsies cutanées d'animaux de propriétaires constituant une cohorte plus conséquente (32 chiens sains et 32 atopiques). Une diminution de l'expression de trois protéines majeures de la barrière épidermique, la filaggrine, la cornéodesmosine et la claudine-1 a été mise en évidence dans la peau atopique non lésionnelle et lésionnelle, avec une diminution spécialement importante de la filaggrine. En parallèle, un modèle 3D d'épiderme reconstruit canin (ERC), produit avec des kératinocytes primaires de chiens sains a été développé puis validé. Des ERCs ont été également produits avec des kératinocytes provenant de lésions de chiens atteints de DA. Leur niveau d'expression des protéines épidermiques était similaire à celui des ERCs sains, contrairement à ce qui a été observé in vivo. Cependant, l'ajout de cytokines inflammatoires de type Th2 dans le milieu de culture a été nécessaire pour induire la diminution d'expression de la filaggrine et de la cornéodesmosine, et des défauts de perméabilité de la barrière épidermique. De plus, la réponse des ERCs produits avec des kératinocytes sains et des kératinocytes atopiques était similaire. L'ensemble de ces résultats montre que l'expression des protéines de la barrière épidermique est altérée dans la peau des chiens atopiques. Cependant, ce défaut ne semble pas intrinsèque mais secondaire au contexte inflammatoire cutané, puisqu'il n'est reproduit in vitro que par l'ajout de cytokines Th2 dans le milieu de culture.