Thèse soutenue

Interactions entre ribotoxines et génotoxines : mise en évidence des effets "cocktail"

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marion Garofalo
Direction : Isabelle OswaldJean-Philippe Nougayrede
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Infectiologie, Physiopathologie, Toxicologie, Génétique et Nutrition
Date : Soutenance le 08/03/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Toxalim (Toulouse ; 2011-....) - Institut de recherche en santé digestive (Toulouse ; 2016-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Louise Scippo
Examinateurs / Examinatrices : Nolwenn Hymery, Inge Huybrechts
Rapporteurs / Rapporteuses : Armelle Ménard

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les mycotoxines sont des métabolites secondaires toxiques synthétisés par certains champignons microscopiques qui contaminent les denrées alimentaires. Elles résistent aux procédés de transformation des aliments, et se retrouvent dans les aliments consommés. Le déoxynivalénol (DON) est l'une des mycotoxines les plus répandues dans l'alimentation à base des céréales. L'intoxication au DON provoque des vomissements, des diarrhées, ou encore des altérations du système immunitaire. Au niveau cellulaire, le DON cible et inhibe le ribosome ce qui résulte, entre autres, en une cytotoxicité et réponse inflammatoire. Récemment , un nouvel effet du DON a été découvert dans l'équipe: cette ribotoxine, qui n'est pas génotoxique en elle-même, augmente les dommages à l'ADN induits par une génotoxine bactérienne, la colibactine. L'Homme est exposé à de nombreuses ribotoxines et génotoxines qui proviennent de sources variées (pesticides, drogues médicamenteuses, toxines bactériennes ou fongiques...) qui exercent leurs toxicités au travers de différents modes d'actions. Dans ce travail de thèse, nous avons démontré que plusieurs ribotoxines de diverses origines augmentent la génotoxicité de multiples génotoxines alimentaires, chimiques ou bactériennes. En effet, le DON, mais aussi plusieurs autres mycotoxines de la même famille, augmentent la génotoxicité induite par des drogues médicamenteuses, par des génotoxines bactériennes, ou encore par un pesticide. De plus, la Shiga toxine, une ribotoxine bactérienne au mode d'action différent du DON, augmente également la génotoxicité d'une drogue médicamenteuse. De manière intéressante, cette interaction entre ribotoxines et génotoxines existe également entre toxines produites par une même bactérie, et pourrait ainsi exercer un effet potentialisateur dans la virulence bactérienne. La mise en lumière de ces effets "cocktail" permet d'alerter sur l'importance d'étudier les toxines en mélange et non séparément. De plus, l'accumulation de dommages à l'ADN étant une cause majeure de cancers, ce travail de thèse suggère un rôle du DON et plus généralement des ribotoxines dans la carcinogenèse.