Thèse soutenue

La mobilisation militante contre le Brexit et son impact sur le sentiment pro-européen au Royaume-Uni, du référendum de 2016 à la fin des négociations sur la sortie de l’UE. Le cas de Liverpool for Europe

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Auteur / Autrice : Marie Aouanes-Perriere
Direction : Vincent LatourMartin Hurcombe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, Littératures, Arts et Civilisations du Monde Anglophone
Date : Soutenance le 15/09/2023
Etablissement(s) : Toulouse 2 en cotutelle avec University of Bristol
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre for anglophone studies (Toulouse ; 1991-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Duclos
Examinateurs / Examinatrices : Siobhán Shilton, Sarah Waters
Rapporteurs / Rapporteuses : Emma Bell, Agnès Alexandre-Collier

Résumé

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En juin 2016, l’électorat britannique s’est prononcé en faveur d’une sortie de l’Union Européenne. Pourtant, au lendemain des résultats du référendum, on a pu observer un phénomène inédit au Royaume-Uni : une mobilisation militante pro-européenne.Principalement menée par des groupes locaux amateurs et peu politisés, la campagne Remain a, dans une certaine mesure, ravivé (ou fait naître, voire) une ferveur pro-européenne. Avec l’ambition d’influencer les négociations afin de garder le Royaume-Uni dans l’UE, les militants ont tenté d’élaborer et transmettre un message pro-européen. Sous la houlette de People’s Vote en 2018, le mouvement pro-européen a fédéré des centaines de milliers de sympathisants et a atteint une visibilité nationale, notamment lors des grandes manifestations à Londres. Leur objectif s’est toutefois retrouvé réduit à néant le 30 janvier 2020, avec la sortie effective de l’UE révélant ainsi un manque de soutien de la part des partis politiques et une campagne dysfonctionnelle. La faible résonnance du discours pro-européen au sein de l’opinion et la forte présence de l’euroscepticisme depuis la fin des années 1980 ont révélé un Royaume-Uni vindicatif et intransigeant. De surcroît, la dévolution, la crise financière de 2007-8 et l’immigration ont été les catalyseurs d’un vote en faveur du Brexit, faisant ressortir un malaise social et identitaire sous-jacent. Néanmoins, la vie de plus de trois millions de citoyens européens vivant au Royaume-Uni et celle de près de 900 000 Britanniques résidant dans l’UE a été chamboulée. Contrairement aux répercussions politiques, économiques et sociales engendrées par le Brexit, la mobilisation militante pro-européenne a fait l’objet de peu d’études universitaires : c’est ce que cette thèse ambitionne d’étudier, en analysant les ressorts de cette mobilisation et plus largement, ce qui anime, définit et fait perdurer le mouvement pro-européen au Royaume-Uni. L’étude diachronique de l’attitude du Royaume-Uni et des partis politiques britanniques illustrera une conception de la construction européenne souvent ambiguë et paradoxale. Bien que le mouvement pro-européen partage certains fondements théoriques des mouvements sociaux des années 1960/70, sa nature purement militante le distingue incontestablement des campagnes précédentes en faveur de l’Europe. À l’appui de données glanées sur le terrain entre 2017 et 2021, l’étude de cas centrée sur le groupe pro-européen Liverpool for Europe sera au cœur de notre réflexion : sa structure, son organisation, ses stratégies, son réseau ainsi que le profil socio-démographique de ses membres permettront de mettre en exergue les principales caractéristiques de cette mobilisation. Si le mouvement pro-européen n’est manifestement pas parvenu à atteindre les cercles du pouvoir au Royaume-Uni, il a néanmoins été une voie d’expression et de refuge pour celles et ceux qui tiennent à l’Europe et à la construction européenne.