Thèse soutenue

Faire territoire autour de l'arbre champêtre : initiatives agroforestières au prisme des communs, une approche pluriscalaire

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Auteur / Autrice : Lou Gauthier
Direction : Michaël PouzencCorinne Robert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 22/09/2023
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Guillerme
Examinateurs / Examinatrices : Adrien Baysse-Lainé
Rapporteurs / Rapporteuses : Monique Poulot, Laurent Rieutort

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse en géographie rurale a pour objectif d’interroger le rôle des pratiques agroforestières dans la transformation des territoires, elle interroge la capacité des initiatives agroforestières à transformer les territoires ruraux par le biais d’une remise en commun à la fois matérielle et symbolique. On entend ici agroforesterie dans le sens large de la valorisation des arbres champêtres dans le travail agricole (plantation, gestion, régénération naturelle assistée). Le travail de thèse repose sur l’hypothèse que les initiatives agroforestières pourraient engendrer un certain rapport au territoire à la fois parce qu’elles ont un impact physique sur le monde via la gestion des arbres, les plantations et les aménagements environnementaux et parce qu'elles impliquent un travail collectif qui engendre la mise en commun d'éléments à la fois matériels et symboliques (ressources naturelles, outils, savoirs et représentations). Les cadres d’analyse choisis sont la notion de reterritorialisation (Rieutort, 2009) et le champ du/des (biens) commun(s). En sollicitant ces deux cadres on interroge l’émergence des pratiques agroforestières à la lumière de la mise en commun et du lien des acteurs au territoire. On croise ces deux cadres pour proposer une lecture multiscalaire des différentes modalités de mise en commun dans les initiatives agroforestières. La recherche se déploie sur cinq études de cas ancrées dans des modalités scalaires différentes. Une première étude de cas porte sur des exploitations agricoles agroforestières, la deuxième sur une commune des Deux-Sèvres engagée dans diverses démarches autour de l'arbre en lien avec des questions agricoles, la troisième sur un GIEE autour de l'agroforesterie en Haute-Marne, la quatrième sur un Groupe National autour de la taille des arbres en trognes et enfin la cinquième sur la marque collective Végétal Local pensée comme un dispositif multiscalaire. Pour poser ces questions on déploie un dispositif méthodologique centré sur l'entretien, l'observation participante, et diverses formes de participation via une recherche impliquée. Cette dernière approche fait l'objet d'une réflexion méthodologique dans la thèse. Les cinq études de cas sont ensuite interrogées de manière transversale via un cadre croisant différents types de communs et différentes modalités scalaires. Les résultats de cette recherche s’orientent ainsi vers une compréhension des dynamiques agroforestières comme un système multiscalaire complexe. En croisant une compréhension par échelles territoriales et une compréhension par types de communs, on arrive à voir progressivement comment les dynamiques agroforestières s’ancrent à divers niveaux, permettant différentes formes de mise en commun matérielle et symbolique. On remarque que les initiatives locales, représentées et mises en valeur dans des réseaux régionaux et nationaux semblent jouer un rôle essentiel dans le développement global de l'agroforesterie. Dans le même temps, on note que les communs immatériels centrés sur le partage d'informations semblent particulièrement actifs, par rapport à des communs centrés sur la gestion collective de ressources et d'outils matériels. Enfin, l'analyse de ces différentes études de cas souligne la nature transversale de l'agroforesterie. Cette pratique semble en effet susceptible de mobiliser une grande diversité d'acteurs dans des projets où certaines oppositions se trouvent réinterrogées. L'urbain et le rural, le proche et le lointain, le passé et le futur (entre autres) apparaissent comme des pôles que les initiatives agroforestières peuvent réinterroger dans le cadre d'un développement territorial pensé à la fois dans le local et dans le global.