Thèse soutenue

Les discriminations des femmes en milieu libyen : entre mythe et réalité

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Auteur / Autrice : Hanan Alhirran
Direction : Barbara Morovich
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 27/02/2023
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Architecture, morphologie / Morphogénèse urbaine et projet (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Mohamed Kerrou
Examinateurs / Examinatrices : Monique Sélim, Zineb Ali-Benali
Rapporteur / Rapporteuse : Catherine Deschamps, Ali Aït Abdelmalek

Résumé

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Cette thèse propose une analyse sociologique et anthropologique des discriminations des femmes en milieu libyen, faisant d’elles des personnes invisibles, voilées et soumises à la volonté des hommes. Partant de ce postulat, l’hypothèse dominante consiste à dire qu’il existe une dissociation entre le monde masculin et le monde féminin, avec des rôles distincts assignés à l’un et à l’autre : au premier, la sphère extérieur (le dehors) le public ; aux second la sphère intérieure (le dedans), l’intime, le privé, c’est-à-dire le foyer. Ce qui est en jeu dans cette division des rôles, c’est une certaine représentation du corps féminin réduit à un outil de reproduction et qu’il faut contrôler et protéger. De nombreux travaux et discours attribuent cette différenciation sexuelle à la tradition tribale encore vivace et à la religion islamique. Cette étude démontre que cette orientation théorique véhicule sans doute une partie de la réalité, mais aussi une part de fantasmes et de l’imaginaire, présentés parfois sous forme d’évidence. L’objet de cette thèse est de montrer que la question des discriminations des femmes libyennes est beaucoup plus complexe. Ainsi, si la religion et la culture tradition constituent souvent un espace de référence pour la population libyenne, d’autres normes culturelles prônant l’égalité des sexes sont en œuvre, ce qui doit normalement élargir le champ du possible des femmes. Ces propos supposent une lecture différente du statut des femmes libyennes qui, loin de reproduire le « mythe de la femme au foyer » est pluriel : chaque femme perçoit sa situation et ses conditions de vie en fonction de sa position sociale et de sa capacité à résister aux stéréotypes et aux préjugés intériorisés et promus par l’ordre patriarcal. Les témoignages recueillis sur le terrain auprès des intéressées montrent cette résistance qui ne peut être étudiée qu’à l’aune de l’émancipation des femmes, sans laquelle elle est difficile de comprendre tous les mouvements féministes qui se sont développés au lendemain du « printemps arabe ».