Thèse soutenue

Quels apports d'une approche multi-modèle semi-distribuée pour la prévision des débits ?

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Auteur / Autrice : Cyril Thébault
Direction : Vazken AndréassianCharles PerrinGuillaume ThirelSébastien Legrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Hydrologie
Date : Soutenance le 18/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Hydrosystèmes continentaux anthropisés - ressources, risques, restauration (Antony, Haut-de-Seine ; 2018-....)
Jury : Président / Présidente : Valérie Plagnes
Examinateurs / Examinatrices : Massimiliano Zappa
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Amélie Boucher, Nicolas Massei

Résumé

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La prévision des débits dans les cours d’eau est nécessaire pour répondre à divers objectifs, allant de la sécurité des populations dans le cas des inondations, à la gestion de la ressource en eau pour de multiples usages, importante particulièrement en période d’étiage. La production hydroélectrique est également étroitement liée aux débits de nos rivières, comme c’est le cas sur le bassin versant du Rhône où la Compagnie nationale du Rhône (CNR) gère des unités de production hydroélectrique sur tout le cours principal du fleuve. Pour optimiser sa production, la CNR s’appuie en partie sur des modèles hydrologiques, qui transforment l’information météorologique en estimation des débits en rivière. Les modèles hydrologiques existants revêtent des spécificités, dans leur façon de représenter le bassin versant (c’est-à-dire leur structure mathématique) ou leurs modalités d’application, liées aux objectifs ou contextes hydroclimatiques pour lesquels ils ont été conçus. Cela conduit à l’existence d’une très large gamme de modèles hydrologiques, pouvant représenter une variété de relations pluie-débit et fonctionnant à différentes échelles spatiales, avec souvent la difficulté de choisir la structure et la discrétisation spatiale les mieux adaptées aux objectifs visés. Cela reflète également les nombreuses incertitudes affectant la chaîne de modélisation, dont la quantification revêt de forts enjeux pour la gestion opérationnelle et l’aide à la décision. Dans ce contexte, l’objectif de la thèse a été d’évaluer les apports de l’approche multi-modèle dans le cadre d’une modélisation hydrologique semi-distribuée pour la prévision des débits. Pour ce faire, un large échantillon de 643 bassins versants français, regroupant des données hydroclimatiques au pas de temps horaire, a été constitué, et 14 structures de modèles hydrologiques ont été utilisées selon différentes stratégies de calage et pour différentes configurations spatiales. Dans un premier temps, nous avons mis en place le cadre de modélisation hydrologique pour répondre à nos objectifs. Nous avons ensuite testé l’approche multi-modèle semi-distribuée en contexte de simulation, puis dans un objectif de prévision des débits en traitant plus particulièrement le cas des affluents du Rhône. Les résultats montrent que la stratégie d’un modèle unique pour un grand nombre de bassins présente des limites qui peuvent être en partie dépassées par différentes stratégies multi-modèles. Ainsi, l’utilisation de différents modèles hydrologiques selon les bassins versants engendre une amélioration significative de la simulation des débits sur le territoire français. Des performances encore améliorées peuvent être obtenues par une approche multi-modèle plus complexe, en combinant les sorties des modèles hydrologiques. Bien que l’intérêt de la semi-distribution soit difficile à déterminer a priori en contexte de simulation, elle montre des résultats encourageants sur les bassins influencés ou présentant des phénomènes nivaux, tels que sur les cours d’eau alpins du Rhône par exemple. Enfin, la modélisation multi-modèle semi-distribuée améliore également la prévision, que ce soit dans un contexte idéalisé de pluies futures connues ou plus réaliste d’utilisation d’archives de pluies d’ensemble prévues. Bien qu’engendrant des prévisions plus fiables, le chaînage entre les prévisions météorologiques d’ensemble et le multi-modèle probabiliste (créant ainsi un super-ensemble hydrologique) nécessite une phase d’interprétation pour être exploitable d’un point de vue opérationnel.