Évolution de l'épiphytisme chez les plantes vasculaires et impact sur leur diversification
Auteur / Autrice : | Géromine Collobert |
Direction : | Jean-Yves Dubuisson, Florent Martos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'évolution |
Date : | Soutenance le 22/12/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de systématique, évolution, biodiversité (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Nadot |
Examinateurs / Examinatrices : Germinal Rouhan, Laure Civeyrel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Nadot, Céline Leroy |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les épiphytes sont des plantes qui effectuent tout leur cycle de vie et s'enracinent sur d'autres plantes sans contact avec le sol et sans parasiter leur plante hôte (phorophyte) durant tout leur cycle de vie. Selon leur position sur leur phorophyte, elles peuvent, à certains égards, être confrontées à des conditions humides et sombres ou lumineuses, sèches, voire désertiques, même dans les forêts tropicales où elles se sont le plus diversifiées. Bien qu’elles aient développé différentes stratégies pour faire face à la mosaïque de conditions dans les différents micro-habitats épiphytes, certains traits sont fréquemment retrouvés chez les épiphytes, principalement liés à l'une des contraintes majeures de ces habitats, à savoir l'approvisionnement intermittent en eau et en nutriments. Cependant, bien qu’elles représentent environ 10 % de la diversité des plantes vasculaires, leur évolution et leur diversification ont rarement été étudiées. Dans cette thèse, nous avons utilisé des méthodes comparatives phylogénétiques pour établir la chronologie des changements de modes de vie et entre états de caractères (notamment les caractères liés à l'eau, dont la succulence) dans des groupes épiphytes ayant différentes stratégies liées à l'eau et différentes périodes d'origine : les fougères trichomanoïdes hygrophiles, possiblement apparues au Paléozoïque, et les orchidées épidendroïdes—beaucoup plus diversifiées tant sur le plan écologique que sur celui du nombre d'espèces—probablement apparues au Cénozoïque. Chez les orchidées épidendroïdes, nous avons testé la probabilité d'une émergence des traits de succulence—qui auraient pu faciliter la colonisation des environnements épiphytes—avant le mode de vie épiphyte, et estimé si les transitions d'un mode de vie terrestre à un mode de vie épiphyte ont été plus fréquentes parmi les lignées succulentes, déjà adaptées à des environnements où l’approvisionnement en eau est sporadique. Alors que l’épiphytisme a été l’un des moteurs de la diversification des plantes au Cénozoïque, les dynamiques de diversification des groupes épiphytes mésozoïques et paléozoïques, tels que les fougères trichomanoïdes, sont inconnues. Nous avons étudié le schéma de diversification des fougères trichomanoïdes afin d'estimer si l'épiphytisme a été un moteur de diversification dans ce groupe et, dans l'affirmative, si le changement de diversification a précédé ou suivi l'avènement des forêts modernes dominées par les angiospermes au cours du Cénozoïque. Pour finir, nous nous sommes concentrés sur l'évolution des traits de succulence et des interactions mycorhiziennes chez les orchidées Eulophiinae, qui sont retournées secondairement au sol et s’y sont diversifiées à partir d'ancêtres épiphytes. Dans cet objectif, nous avons étudié le mode trophique de l’espèce Oeceoclades maculata, et les relations phylogénétiques au sein des Eulophiinae.