Thèse soutenue

Biologie, survie à la crise Crétacé-Paléogène et phylogénie des Métasuchia (Crocodyliformes, Pseudosuchia)

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Auteur / Autrice : Paul Aubier
Direction : Jorge CuboValentin RineauStéphane JouveJohann Schnyder
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biogéoscience
Date : Soutenance le 08/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en paléontologie (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Yves Desdevises
Examinateurs / Examinatrices : Pedro Godoy
Rapporteurs / Rapporteuses : Mário C. C. de Pinna, David M. Williams

Résumé

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Les Metasuchia sont apparus durant le Jurassique. Au Crétacé, sa diversité comprenait des organismes semi-aquatiques (e.g. Eusuchia) ainsi que marins (Tethysuchia) et terrestres (Notosuchia). Au cours de son histoire évolutive, il a traversé deux crises majeures, l'OAE2 et la limite K-Pg auxquelles sa réponse a été différente, la première ayant entraîné une diminution globale de la diversité, contrairement à la seconde. Des études à grande échelle, à la fois temporelles et phylogénétiques, ont donné des résultats contrastés concernant les moteurs de la diversification des Metasuchia, plaidant pour des études plus fines. Le deuxième chapitre de ce manuscrit se concentre sur la survie des Notosuchia lors de la crise K-Pg. Ce groupe, diverse pendant le Crétacé Supérieur, a été fortement affecté par cette crise et seuls les Sebecidae y ont survécu. En étudiant les facteurs expliquant cette survie, nous avons montré que cette dernière n'était pas aléatoirement distribuée par rapport à la phylogénie, suggérant l'existence de facteurs avec un fort signal phylogénétique pouvant l'expliquer. En utilisant la PLR, nous avons montré que les grands notosuchiens étaient moins sujets à l'extinction que les plus petits. En utilisant les PGLS, nous avons pu montrer que la taille corporelle était associée au régime alimentaire dans ce groupe, les grandes espèces étant carnivores et les petites espèces omnivores. Ceci nous a permis d'émettre l'hypothèse que la survie des Sebecidae s'explique par leur régime hypercarnivore. Selon nos analyses, la paléotempérature n'a pas joué dans la survie/extinction lors de la crise K-Pg. Ceci s'explique par l'échelle temporelle fine de notre étude. En effet, cette variable a probablement été un moteur majeur de la diversité des Notosuchiens car les radiations de ce groupe semblent être corrélée avec les variations paléoclimatiques. Le travail présenté dans ce chapitre corrobore l'intérêt des études évolutives à petite échelle. De plus, il souligne l'importance des PCM. Toutefois, ces méthodes nécessitent un cadre phylogénétique robuste. La phylogénie des Metasuchia fait l'objet de multiples controverses. Concernant les Crocodylia, le conflit entre les hypothèses Longirostres et Brevirostres ne concerne pas seulement la topologie, mais aussi la datation des nœuds, ce qui pourrait fortement affecter les analyses PCM. Traiter ce conflit phylogénétique de la même manière que nous avons traité celle des Notosuchia donnerait probablement des résultats contradictoires en fonction de l'hypothèse phylogénétique, limitant leur interprétation. Le troisième chapitre de ce manuscrit étudie ce conflit Longirostres/Brevirostres. Nous avons utilisé le 3ia pour développer une nouvelle méthode de mesure du support phylogénétique. En raison de l'optimisation des caractères en parcimonie, le lien entre les caractères tels qu'ils sont dans la matrice et tels qu'ils sont optimisés sur l'arbre optimal est perdu. Comme ce n'est pas le cas en 3ia, le soutien phylogénétique mesuré directement à partir de la matrice peut fournir des explications sur la topologie de l'arbre optimal. Nous présentons l'indice de contradiction, qui calcule le soutien d'une hypothèse de relation par rapport à une autre, contradictoire. Nous avons analysé la matrice morphologique la plus récemment publiée. Nous avons montré que, bien que l'hypothèse Longirostres y soit la plus soutenue, elle y est fortement contredite. Nous avons pu cibler quantitativement les Tomistominae comme les principaux fournisseurs de soutien à l'hypothèse Longirostres. En outre, nous avons montré que les caractères considérés par de précédents études comme corrélés à la longirosité n'étaient pas ceux qui soutenaient le plus l'hypothèse Longirostres. Enfin, nos résultats suggèrent que la résolution des contradictions entre les caractères décrivant le crâne sera plus utile à la résolution du conflit Longirostres/Brevirostres que la description de nouveaux caractères postcrâniens.