Impact pathologique du stress chronique dans la maladie de Parkinson : rôle des récepteurs aux glucocorticoïdes dans la régulation des organelles de signalisation immunitaire innée
Auteur / Autrice : | Pierre Besnault |
Direction : | Stéphane Hunot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 19/12/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Derkinderen |
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Delarasse, Sophie Layé, Sébastien Parnaudeau | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pascal Derkinderen, Michael Decressac |
Mots clés
Résumé
Ces travaux s’intéressent aux conséquences pathologiques du stress chronique (SC) et à l'altération de la signalisation médiée par les glucocorticoïdes (GCs) et leurs récepteurs (GRs) dans la maladie de Parkinson (MP). Le stress, via l’activation de l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien (HHS) et la sécrétions de GCs, déclenche un grand nombre de réponses physiologiques qui sont bénéfiques à court terme. En revanche le SC perturbe l’axe HHS, altère ces réponses physiologiques et conduit au développement de maladies neuropsychiatriques comme la dépression, qui constitue par ailleurs un facteur de risque important de la MP. En outre, un faisceau d’arguments suggèrent que l’axe HHS est perturbé chez les patients parkinsoniens, qui présentent également une altération de la signalisation GC/GR au niveau central. Dans quelle mesure ces altérations peuvent impacter les mécanismes physiopathologiques de la maladie et contribuer à sa progression ? La MP est une affection neurologique pour laquelle il n’existe toujours pas de traitement curatif. Ceci vient en partie du fait que l’origine de la maladie reste généralement mal comprise. En effet, les formes sporadiques représentent une très large majorité des cas de MP, et résultent vraisemblablement d’interactions complexes entre des facteurs de risque génétiques et des facteurs de risque environnementaux. Le diagnostic clinique de la MP s’appuie sur l’identification de symptômes moteurs qui résultent d’une perte importante des neurones dopaminergiques de la substance noire. Cette dégénérescence neuronale est par ailleurs associée à l’agrégation et au dépôt de la protéine alpha-Synucléine (aSyn) au sein d’inclusions intracytoplasmiques neuronales, les corps et neurites de Lewy. La mort des neurones dopaminergiques est également accompagnée d’une réponse immunitaire orchestrant des processus neuroinflammatoires qui semble jouer un rôle important dans la progression de la maladie. L’une des découvertes les plus remarquables ces dernières années concernant le mécanisme d’activation des cellules immunitaires dans la MP a été celle révélant les propriétés structurelles des assemblages d’aSyn capables d’agir comme de véritables motifs moléculaires associées aux microbes, et de stimuler l’activation des centres organisateurs supramoléculaires (SMOCs), qui sont considérés comme de véritables organelles de la signalisation immunitaire innée. Etant donné que l’une des propriétés du GR consiste à réguler les réponses inflammatoires, nous formulons l’hypothèse que l’altération de l’axe HHS et de la signalisation GC/GR par le stress chronique provoquerait une réponse inflammatoire exacerbée et délétère via la suractivation de la signalisation SMOC-dépendante. Nos travaux montrent que le SC altère d’une part la signalisation GC/GR microgliale et d’autre part aggrave les paramètres neuropathologiques (mort neuronale et neuroinflammation) dans un modèle murin de MP. Comprendre précisément le lien entre l’altération de la signalisation GC/GR et l’augmentation des réponses inflammatoires en s’intéressant à la signalisation SMOC-dépendante permettra de mieux appréhender les différents mécanismes moléculaires physiopathologiques pouvant être impliqués dans la maladie, mais aussi d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.