Dynamique terrestres des nutriments médiée par les animaux : étude des déchets, du transfert trophique et des signatures isotopiques
Auteur / Autrice : | Samuel M. Charberet |
Direction : | Jérôme Mathieu, Isabelle Gounand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des organismes |
Date : | Soutenance le 22/12/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris (1997-....) |
Jury : | Président / Présidente : Julien Gasparini |
Examinateurs / Examinatrices : Christiane Gallet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Tanguy Daufresne, Marie-Elodie Perga |
Mots clés
Résumé
Certains éléments chimiques sont particulièrement importants pour les organismes. Le carbone (C), le squelette des biomolécules, l’azote (N) des protéines essentielles à toute fonction, et le phosphore (P), au cœur de l’énergie chimique de l’ATP sont si importants que la structure des écosystèmes terrestres, dépend en partie des flux de ces éléments, ainsi que de leur proportion relative, ou stœchiométrie, dans le sol. Or, les animaux se nourrissent et produisent des déchets sous forme de fèces et d’urine contenant ces mêmes éléments (C, N, P), dont le devenir dépend fortement de la quantité et de la qualité de ces déchets. Cependant, la quantité et la qualité des déchets varient entre espèces, a priori en fonction de paramètres physiologiques et alimentaires, mais cette relation est peu documentée. En particulier, la masse corporelle, qui détermine le taux métabolique de l’individu, et le régime alimentaire (herbivore, carnivore, omnivore, détritivore), la richesse nutritionnelle ou la quantité disponible de la ressource sont tous des facteurs susceptibles d’influencer la qualité et la quantité des déchets produits par les animaux, mais aussi leur homéostasie chimique. Afin d’étudier les facteurs déterminants la composition chimique des fèces et l’homéostasie chimique de l’animal à une large échelle phylogénétique, nous avons assemblé des données bibliographiques sur un grand nombre d’espèces animales terrestres. Pour compléter la gamme d’espèces, nous avons par ailleurs effectué de nouvelles mesures. L’analyse montre que le régime alimentaire et la qualité de la ressource sont les facteurs principaux affectant la composition des déchets. La taille corporelle, quant à elle, a peu d’effets. Nous avons également mené une expérience au niveau intraspécifique pour déterminer l’effet de la quantité de ressource sur l’homéostasie chimique, le temps de rétention et les propriétés chimiques des fèces chez Spodoptera littoralis, et ce tant sur les éléments (C, N, P) que sur certains isotopes du carbone et de l’azote. La réduction de la quantité de ressource induit des changements physiologiques importants, dont l’augmentation de l’efficacité d’absorption élémentaire et des isotopes lourds, et réciproquement une réduction de l’excrétion des nutriments (dont N et P). Cela provoque une augmentation du temps de rétention des nutriments dans la biomasse ainsi qu’une diminution de la qualité et de la quantité des déchets. En somme, le recyclage est ralenti lorsque la ressource devient rare. L’ensemble de ces résultats montrent que les animaux sont des noeuds biogéochimiques capables d’adaptations qui interagissent avec le cycle des nutriments et les propriété des chaînes trophiques.