Analyses fonctionnelles de la capsule de Legionella longbeachae pour comprendre son rôle dans la détection immunitaire de l'hôte et la persistance environnementale
Auteur / Autrice : | Silke Schmidt |
Direction : | Carmen Buchrieser, Pedro Escoll |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Microbiologie et immunologie |
Date : | Soutenance le 26/10/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Pasteur (Paris). Génétique des génomes |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Biais |
Examinateurs / Examinatrices : Hubert Hilbi, Jean-Pierre Gorvel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Charles Van der Henst, Géraldine Laloux |
Mots clés
Résumé
Les légionelles sont des bactéries intracellulaires facultatives qui peuvent provoquer une pneumonie grave chez l'Homme, la légionellose. Lors de l'infection, les bactéries utilisent un arsenal de plusieurs centaines de protéines effectrices pour détourner la cellule hôte et établir leur niche de réplication intracellulaire. Mon doctorat porte sur Legionella longbeachae, une espèce unique dans tout le genre des légionelles car elle est la seule à coder une capsules dans son génome. Les capsules sont des structures polysaccharidiques complexes, attachées à la membrane externe des bactéries. Elles aident les bactéries à survivre dans des conditions environnementales défavorables et peuvent également contribuer à l'évasion immunitaire et à retarder l'absorption par les cellules phagocytaires. En utilisant la microscopie électronique à transmission, j'ai pu montrer que L. longbeachae exprime effectivement une capsule à sa surface. L'expression de la capsule est régulée en fonction de la phase de croissance, et elle est fortement transcrite au cours de la phase exponentielle. L'expression à la surface ne se produit cependant qu'en phase de croissance tardive. De plus, en utilisant un double rapporteur de fluorescence, j'ai pu montrer par microscopie confocale en direct que la capsule est transcrite intracellulairement lors de l'infection des cellules phagocytaires. Les bactéries de type sauvage sont très virulentes dans un modèle d'infection chez la souris. En revanche, un mutant dans le transporteur de la capsule, qui n'est donc pas encapsulé, est complètement avirulent chez les souris. En outre, le mutant de la capsule présente un grave défaut de réplication chez l'amibe, l'hôte environnemental de la bactérie. Cela indique que la capsule joue un rôle essentiel lors de l'infection par L. longbeachae. De plus, j'ai pu montrer que les bactéries de type sauvage retardent la phagocytose dans les cellules hôtes, contrairement au mutant qui est facilement absorbé par les cellules phagocytaires. La présence de la capsule freine également la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires par les macrophages humains primaires par rapport au mutant de la capsule. La purification de la capsule et l'analyse par électrophorèse sur gel et HPLC montrent que L. longbeachae exprime un polysaccharide hautement anionique qui est absent chez le mutant de la capsule. Les résultats obtenus apportent la preuve d'un nouveau mécanisme de virulence de L. longbeachae et peuvent nous aider à comprendre comment ces bactéries peuvent provoquer des maladies chez l'Homme.