Thèse soutenue

Réponses des communautés benthiques arctiques peu profondes au changement climatique

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Auteur / Autrice : Anaïs Lebrun
Direction : Jean-Pierre GattusoSteeve Comeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Instrumentation, télédétection, observation et techniques spatiales pour l'océan, l'atmosphère et le climat
Date : Soutenance le 23/10/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'océanographie de Villefranche (Alpes-Maritimes ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Boyen
Examinateurs / Examinatrices : Inka Bartsch, Ryan P. Kelly
Rapporteur / Rapporteuse : Kai Bischof, Dorte Krause-Jensen

Résumé

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Depuis le début du 20e siècle, la température moyenne de l'air à la surface de l'Arctique a augmenté d'environ 2 à 3 °C. Cette augmentation rapide de la température entraine une diminution de l’étendue de la cryosphère arctique d'année en année. La fonte des glaces induit une augmentation de la turbidité et une diminution de la salinité des eaux côtières entraînant la modification des habitats naturels. De plus, avec le réchauffement en cours, l'Arctique côtier peu profond connaît une augmentation de la fréquence, de l'intensité et de la durée des vagues de chaleur marine. Tous ces changements peuvent avoir de profondes répercussions sur l’écosystème marin arctique, en affectant la distribution et le comportement des organismes qui y vivent. L'objectif principal de cette thèse est d'analyser les effets du changement climatique sur les communautés benthiques de l'Arctique peu profond, en particulier les forêts de laminaires qui abritent une grande biodiversité. En modifiant la lumière, la sédimentation, l'abrasion physique et les courants de fond, les forêts de laminaires constituent un habitat, une source de nourriture et une zone de reproduction pour les poissons et les invertébrés. À court terme, l'augmentation de la turbidité de l'eau induite par la fonte des neiges et de la glace terrestre déclenchera un remodelage local des communautés en limitant l'expansion de certaines espèces mais en donnant à d'autres, un avantage concurrentiel, comme à Alaria esculenta dans les zones à faible lumière. À plus long terme, la fonte des glaciers et de la glace de mer élargira l'aire d'habitat potentielle des laminaires qui, comme le suggère ce travail de thèse, devraient être capables de résister à l'augmentation des températures, aux vagues de chaleurs marines, et à la diminution de la salinité et de la lumière sous-marine. Cependant, la disparition de la glace, en particulier des glaciers, qui servent d'habitats aux prédateurs au sommet de la chaîne trophique, pourrait entraîner le déclin de ces espèces cruciales régulant la diversité de l'écosystème et induire, comme à Tromsø mais aussi dans d'autres fjords norvégiens ou dans le sud-ouest de l'Alaska, une réduction significative des populations de laminaires en raison de surabondance d'herbivores, en particulier des oursins. Il est nécessaire d'approfondir les recherches sur les réponses des communautés côtières de l'Arctique afin d'affiner nos prédictions et de fournir des recommandations scientifiques solides pour la gestion des écosystèmes. Pour étudier les effets à long terme du changement climatique, des expériences ex situ s'étendant sur plusieurs mois et des programmes de surveillance in situ dans plusieurs endroits de l'Arctique apparaissent essentiels.