Thèse soutenue

Sonder le magnétisme de surface avec des ions fortement chargés

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Auteur / Autrice : Perla Dergham
Direction : Martino TrassinelliChristophe Prigent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 25/09/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des nanosciences de Paris (1997-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Dubois
Rapporteur / Rapporteuse : Laura Steren, Clara Grygiel

Résumé

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Aux énergies inférieures au MeV, les collisions entre un ion et un échantillon solide sont caractérisées par la capture de plusieurs électrons de la surface de l'échantillon par les ions du projectile. Lorsque l'échantillon présente des propriétés magnétiques, on s’attend que la présence d'un ordre magnétique à la surface affecte le nombre quantique de spin (S) des niveaux excités occupés par les électrons capturés. Les rayonnements d'Auger et radiatifs résultant de la désexcitation des atomes peuvent donc potentiellement garder trace de l'ordre magnétique à la surface de l'échantillon. Dans le passé, la détection d'une phase ferromagnétique par des interactions ion-surface a été démontrée à l'aide de la spectroscopie Auger. Cependant, ces observations ont été questionnées en raison de nouvelles mesures similaires sans signature du magnétisme et indiquant une possible contamination de l'échantillon dans les mesures précédentes via un changement de la fonction d’extraction avec la température et son influence sur l’énergie des électrons Auger émis. Afin de pallier les limitations des spectres Auger et d'obtenir des résultats plus quantitatifs, le magnétisme de surface est étudié ici par spectroscopie des rayons X. Des résultats préliminaires sont présentés pour l'interaction entre un faisceau d'ions Ar17+ de 170 keV et un monocristal de nickel (110) à différentes températures, où l'échantillon subit une transition de phase ferromagnétique-paramagnétique à 350 °C. Les spectres sont enregistrés à l'aide d'un détecteur à dérive de silicium et montrent une claire dépendance vis-à-vis de la température de l'échantillon. Les caractéristiques des transitions de l'état n = 2 → 1 montrent un décalage vers des énergies plus basses à des températures plus élevées, indiquant un plus grand nombre d'électrons dans le niveau n = 2. Vu l’absence d’influence de changements de la fonction d’extraction sur les photons, ces observations sont interprétées comme une signature de perte d'alignement de spin dans les électrons capturés à cause de la transition de phase magnétique de l’échantillon. La perte d’alignement de spins cause une réduction de l'effet d'exclusion de Pauli dans le niveau n = 2, conduisant à un écrantage du noyau plus important et par conséquence des énergies des rayons X émis moins important.