Thèse soutenue

Abeilles sauvages et pollinisation en milieux urbanisés : approches expérimentales et méta-analytiques à grande échelle

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Auteur / Autrice : Arthur Fauviau
Direction : Isabelle DajozMickaël Henry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences écologiques et agronomiques
Date : Soutenance le 13/11/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris (1997-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Porcher
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Deguines, Colin Fontaine
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuelle Baudry, Bertrand Schatz

Résumé

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Aujourd'hui, la biodiversité est menacée, et les pollinisateurs ne font pas exception. Les changements d'utilisation des terres font partie des principales causes du déclin des pollinisateurs, en particulier à cause de l'urbanisation croissante. Il est donc très important de comprendre l'effet de l'urbanisation sur les insectes pollinisateurs et la fonction de pollinisation. Cependant, la majorité des études sur la pollinisation en milieux urbains sont focalisées sur une ou quelques villes, ce qui empêche d’avoir une vision globale des processus en jeu. Au cours de cette thèse, nous avons étudié, à l'échelle de l’ouest de l’Europe, la relation entre l'urbanisation et les communautés d'abeilles sauvages, ainsi que l’état de la fonction de pollinisation en ville. Nous avons constaté que la diversité taxonomique et fonctionnelle des communautés d'abeilles sauvages était affectée négativement par l'urbanisation. En effet, nous avons mis en évidence une réduction de la richesse spécifique et un filtre urbain des traits fonctionnels chez les abeilles sauvages, notamment en ce qui concerne le comportement de nidification et la spécialisation alimentaire. Nous avons également constaté que la richesse spécifique des abeilles sauvages dans les villes peut être élevée, mais qu’elle est très variable d'une ville à l'autre. Nous avons montré que cette variation était largement influencée par la taille de la ville mais pas par celle des espaces verts urbains. Nous avons également mis en évidence que les villes ne semblent pas être des refuges pour les espèces à statut de conservation. Enfin, nous avons analysé l’état de la fonction de pollinisation dans 16 villes ouest-Européennes, via une espèce pollinomètre (Sinapis alba). Cette fonction était assurée tout au long de la saison, avec un pic début juin. Les syrphes et les petites abeilles sauvages étaient les principaux pollinisateurs de Sinapis alba, les petites abeilles sauvages ayant de plus un effet direct sur le succès reproducteur des plantes. La fragmentation de l'habitat urbain impactait négativement le taux de visite des petites abeilles sauvages et le succès reproducteur des plantes pollinomètres était directement relié au nombre de morphogroupes de pollinisateurs venant les visiter. L’ensemble de ces résultats fournit une vision générale des liens entre pollinisateurs, pollinisation et urbanisation. Ainsi, les villes hébergent une diversité spécifique et fonctionnelle réduite de pollinisateurs, et de nouvelles pratiques de gestion devront être mises en place pour préserver les pollinisateurs et la pollinisation en ville.