Thèse soutenue

Cortex péri-tumoral : signaux électrophysiologiques

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Auteur / Autrice : Belén Díaz-Fernández
Direction : Gilles HuberfeldMichel Le Van Quyen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 24/10/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie (Paris ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Kubis
Examinateurs / Examinatrices : Christian Bénar
Rapporteurs / Rapporteuses : Catalina Alvarado-Rojas, François Ducray

Mots clés

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Résumé

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Les gliomes cérébraux sont des tumeurs hautement épileptogènes formées d’un noyau macroscopique entouré de tissus infiltrés par des cellules tumorales, le tissu péritumoral. Les processus de croissance de la tumeur et d’épileptogenèse convergent à son niveau. Ce travail à visé à caractériser au plan électrophysiologique le tissu péritumoral. Pendant la chirurgie éveillée des gliomes, lors d’enregistrements électrocorticographiques (ECoG), la tumeur et les zones péritumorales présentent des caractéristiques distinctes dans les composantes périodiques et apériodiques du spectre fréquentiel. Ces différences ont le potentiel de servir de biomarqueurs des zones péritumorales. Bien qu’aucune différence apparente ne soit pas observable entre les zones péritumorales proches et éloignées, il existe une corrélation entre la réduction des rythmes physiologiques et l’infiltration des cellules tumorales. Ces données suggèrent que l’infiltration tumorale ne suit pas une distribution radiale mais se propage guidée par les faisceaux neuronaux et les vaisseaux sanguins. Cette zone clé mais difficile à délimiter entournant les gliomes doit être réséquée pour améliorer à la fois les pronostics épileptiques et oncologiques, ce que sa caractérisation fine doit optimiser. Le tissu péritumoral est aussi le site de genèse des crises épileptiques, dont j’ai caractérisé ex vivo, dans les tissus postopératoires, la dynamique spatiotemporelle. La transition vers la crise, complexe, comprend une augmentation progressive de l’amplitude, de la pente ascendante et de la fréquence d’activité de populations neuronales, spécifiques de la période préictale et initiatrices de la crise une fois déployées, nommées décharges préictales (PIDs). Cette évolution indique une synchronisation et un recrutement neuronaux accrus. Les oscillations à haute fréquence augmentent aussi pendant la période préictale, atteignant leur apogée quelques secondes avant le début de la crise. Les PIDs et les oscillations à haute fréquence suivent une propagation spatiale progressive, ces dernières se limitant à des microdomaines de moins de 200 μm, soulignant l’importance d’améliorer la résolution spatiale pour les capturer précisément. Étant donné l’évolution temporelle et spatiale commune des toutes ces activités, il est plausible que des mécanismes communs de plasticité synaptique excitatrice sous-tendent leur génération. Ces dynamiques complexes peuvent être utilisées pour développer des algorithmes de détection des périodes à haut risque de crises chez les patients. Ce travail de caractérisation électrophysiologique du tissu péritumoral, in vivo et ex vivo permettra de développer des outils de détection pour optimiser la chirurgie et pour mieux comprendre les interactions entre cellules tumorales et micro-environnement neuronal.