Conditions aux bords pour les champs gaussiens markoviens discrets : une approche opéradique
Auteur / Autrice : | Emilien Bodiot |
Direction : | Thierry Lévy, Damien Simon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mathématiques |
Date : | Soutenance le 15/12/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences mathématiques de Paris centre (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de probabilités, statistique et modélisation (Paris ; 2018-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nathanaël Enriquez |
Examinateurs / Examinatrices : Grégory Ginot, David Dereudre, Cédric Boutillier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Ilya Chevyrev, Vincent Beffara |
Mots clés
Résumé
Les chaînes de Markov ont le bon goût de se réduire à de l’algèbre linéaire. En effet, les lois de ces champs unidimensionnels sont localement données par leurs matrices de transition et leurs conditions aux bords par des vecteurs. La mesure invariante d’une chaîne de Markov correspond au vecteur propre de Perron-Frobenius de sa matrice de transition. De tels ponts entre probabilités et algèbre n’existent pas dans la littérature pour les champs markoviens en plus grandes dimensions. Les récents travaux de D. Simon comblent ce manque et proposent une description algébrique des bords invariants pour les champs markoviens discrets sur le réseau carré Z2 . Cette théorie s’accompagne d’objets algébriques nouveaux, encore peu compris et qui n’ont pas encore été mis en évidence dans le cadre d’une application non triviale. Dans ce manuscrit, l’objectif est d’exhiber et de comprendre ces structures dans le cas particulier des champs gaussiens markoviens sur le réseau carré Z2 . Ce faisant, nous donnons une description algébrique des bords invariants pour de tels champs, qui constituent la brique de base de nombreux modèles en théorie des champs, motivant ainsi le présent travail. Ce manuscrit est naturellement divisé en deux parties. Dans un premier temps, nous nous intéressons au cas unidimensionnel des champs gaussiens markoviens sur Z. Nous décomposons les conditions aux bords invariantes dans une base non triviale issue de l’étude précise des singularités d’une fonction méromorphe Ψ à valeurs matricielles. Cet apport s’accompagne d’un algorithme simple permettant le calcul explicite des conditions aux bords invariantes. Nous en profitons pour montrer que, sous ces conditions aux bords, nous retrouvons les quantités d’intérêt habituellement calculées par transformée de Fourier (énergie libre, fonction de corrélation et autres). Par ailleurs, nous appliquons nos résultats pour obtenir une version ''invariante'' du théorème limite de Szegő dans le cas simple des polynômes trigonométriques à valeurs matricielles. Dans un second travail, mené conjointement avec Damien Simon, nous abordons le cas des champs gaussiens markoviens sur le réseau carré Z2 et exhibons de nouveaux objets et structures de bord, qui constituent le premier exemple non trivial de la théorie développée par D. Simon. Pour ce faire, nous bâtissons des outils originaux, dont cette récente théorie est dépourvue. Ces approches sont basées sur des techniques classiques de mécanique statistique et de calcul gaussien mais aussi sur des méthodes nouvelles. En particulier, nous revisitons la très classique matrice de transfert, objet unidimensionnel, que nous adaptons pour produire tous les objets purement bidimensionnels introduits par D. Simon. Les constructions opéradiques de D. Simon sont ici réalisées sur des espaces de formes quadratiques par l’intermédiaire de compléments de Schur. Nous montrons que tous ces objets vérifient des équations de type ''vecteurs propres'' à des morphismes d’opérade près, assurant que, une fois recombinés, ces objets constituent bien le bord invariant recherché pour nos champs gaussiens.