Polyoxotungstates fonctionnalisés par des groupements silanols et leurs complexes de vanadium et de titane : activation photo-assistée de la liaison C–H et décomposition du peroxyde d’hydrogène
Auteur / Autrice : | Ludivine K/Bidi |
Direction : | Geoffroy Guillemot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie moléculaire |
Date : | Soutenance le 19/10/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Chimie moléculaire de Paris centre (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut parisien de chimie moléculaire (2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Carole Duboc |
Examinateurs / Examinatrices : Clément Falaise | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ellen Matson, Cyrille Costentin |
Mots clés
Résumé
Une partie de cette thèse porte sur l’étude de la réaction de déshydrogénation des alcanes en alcènes, catalysée en phase hétérogène par des oxyde de vanadium, dans lesquels le centre métallique va stocker les électrons et les protons. Notre démarche s’appuie sur l’utilisation d’hybrides de polyoxométallates décorés par des fonctions silanols (SiloxPOMs). Ces systèmes sont utilisés comme modèles moléculaires pertinents de sites uniques sur des surfaces silicique. Notre approche consiste à combiner dans un seul système la capacité de la structure polyoxotungstique à effectuer un transfert d’atome d’hydrogène (HAT) sous irradiation UV, en tandem avec un cation métallique de transition favorisant la formation de H2. Le comportement des SiloxPOMs et dérivé vanadium-oxo a été étudié en présence d'électrons et de protons. Les études électrochimiques montrent qu’en présence d’acide, les potentiels de réduction sont déplacés vers des potentiels moins réducteurs. De plus, les processus mono-électroniques deviennent des processus multiélectroniques, en fortes concentrations d'acide. La réduction chimique des complexes à deux électrons et l’ajout d’un acide organique anhydre conduit à la formation de H2 et d'une espèce mono-réduite-mono-protonée. La formation de H2 a lieu lorsque des espèces réduites-protonées de SiloxPOMs coexistent avec des espèces réduites. Ces dernières agissent alors comme un réducteur pour les espèces réduites-protonées. Par conséquent, ce transfert d'électrons conduit à une accumulation de trois équivalents réducteurs sur une seule entité, qui peut libérer H2 et former l’espèce mono-réduite-mono-protonée. Le second objectif était d'étudier la capacité de ces complexes à effectuer une HAT lorsqu'ils sont irradiés en lumière UV. En conditions non-oxydantes, les complexes utilisés réalisent la première HAT sur le cyclohexane, mais il n’y a pas formation du cyclohexène. En présence de 1,4-cyclohexadiène, il y a accumulation de charges sur les SiloxPOMs et le dérivé vanadium-oxo. Cependant, la réaction n’est pas catalytique dans ces conditions. Il est donc nécessaire de changer le cation métallique pour favoriser la formation de H2 ou modifier les propriétés électroniques du support, en changeant le polyoxométallate. (ii) Une seconde partie de cette thèse porte sur l'étude de la décomposition du peroxyde d'hydrogène sur les complexes Ti-SiloxPOMs. Les études cinétiques nous ont permis de mettre en évidence qu’une grande quantité d’eau, une température élevée et une diminution de l’encombrement stérique autour du centre métallique vont favoriser la décomposition. Les études DOSY 1H ont confirmé que l’espèce titane-hydroperoxyde Ti–OOH, formée lors de l’ajout de H2O2, est une espèce monomérique. Enfin, des études RPE nous ont permis d’identifier la formation de titane-superoxyde et du radical hydroxyle HO° lors de la décomposition de H2O2. Des calculs théoriques préliminaires soutiennent que le mécanisme le plus probable est la réaction d’une molécule de H2O2 sur Ti–OOH qui conduit à la libération d’une molécule d’eau et à la formation d’un intermédiaire réactionnel Ti-trioxidane (Ti–OOOH). Ce dernier par rupture homolytique d’une liaison O–O conduit aux espèces Ti–O2° et HO°.