Thèse soutenue

Afférences corticales vers les nouveaux neurones du bulbe olfactif : plasticité et rôle dans la perception dépendant de l'expérience

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Auteur / Autrice : Enzo Peroni
Direction : Mariana AlonsoAntoine Nissant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 27/10/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pasteur (Paris). Gènes, synapses et cognition
Jury : Président / Présidente : Claire Martin
Examinateurs / Examinatrices : Lisa Roux, Pierre-Marie Lledo
Rapporteurs / Rapporteuses : Djoher Nora Abrous, Didier Desaintjan

Résumé

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L’olfaction permet à la plupart des animaux de percevoir les molécules volatiles de leur environnement. Un réseau neuronal complexe – le système olfactif – est nécessaire pour détecter, identifier et discriminer les odeurs, mais aussi pour les associer à des situations particulières et déclencher une réponse comportementale adaptée. Le bulbe olfactif est le premier relai de l’information provenant de l’organe de détection, mais intègre également de nombreuses afférences, les fibres centrifuges, provenant d’autres régions cérébrales comme le cortex olfactif. Parmi ces connections, nous avons récemment découvert des connections inhibitrices à longue distance entre le cortex et le bulbe olfactifs. De plus, au cours des dernières décennies, un mécanisme auparavant réfuté a été démontré : la neurogenèse adulte. Ce processus, présent dans l’hippocampe, l’hypothalamus et le bulbe olfactif des rongeurs, permet l’intégration de nouveaux neurones dans les réseaux cérébraux tout au long de la vie d’un individu. Il a également été montré que ces neurones sont particulièrement impliqués dans les phénomènes d’apprentissage et de mémoire. Nous avons donc cherché à déterminer si les connections entre les projections corticales inhibitrices et les nouveaux neurones dans le bulbe olfactif sont modifiées par l’apprentissage olfactif, suggérant une modulation du signal entrant par les expériences passées. En combinant un apprentissage olfactif à de l’électrophysiologie ex vivo, nous avons montré que les neurones générés à l’âge adulte sont spécifiquement plus inhibés par les fibres du cortex après l’apprentissage, mais aussi que l’inhibition accrue est due en partie à une augmentation du nombre de synapses entre ces cellules. De plus, des manipulations optogénétiques de l’inhibition corticale entrainent une altération de la détection d’odeurs proches et l’association de celles-ci à des valeurs, mais n’ont pas d’effet sur la mémoire de ces associations. Nous avons donc démontré un mécanisme où les neurones inhibiteurs à longue-portée, ici ceux du cortex, jouent un rôle majeur dans l’apprentissage sensoriel grâce à une inhibition accrue, spécifiquement sur les neurones générés à l’âge adulte.