Thèse soutenue

Acteurs cellulaires et moléculaires de la fibrose dans les pathologies musculaires humaines

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Auteur / Autrice : Laura Muraine
Direction : Vincent MoulyElisa Negroni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire et développement
Date : Soutenance le 09/06/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en myologie (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Petropoulos
Examinateurs / Examinatrices : Serge Adnot
Rapporteurs / Rapporteuses : Peggy Lafuste, Coralie Sengenès

Résumé

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Les pathologies musculaires ou myopathies constituent un groupe hétérogène de maladies caractérisées par une faiblesse et une dégénérescence progressive du muscle squelettique. Parmi elles, la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) est une myopathie sévère d’origine génétique qui touche la plupart des muscles squelettiques et le muscle cardiaque dès le plus jeune âge, alors que la dystrophie musculaire oculopharyngée (OPMD), d’origine génétique, et la myosite à inclusions (IBM) d’origine acquise sont des pathologies qui affectent des muscles spécifiques, notamment les muscles du pharynx, et où les symptômes apparaissent plus tardivement. Dans toutes ces pathologies, les muscles atteints présentent une importante fibrose : une accumulation excessive de matrice extracellulaire (MEC), qui altère l’architecture, la fonction musculaire ainsi que l’efficacité de thérapies innovantes. A ce jour, plusieurs acteurs cellulaires ont été décrits comme impliqués dans l’établissement et le maintien de la fibrose musculaire : les progéniteurs fibro-adipogéniques (FAPs), les macrophages ou encore les cellules satellites (cellules souches du muscle). Cependant, les mécanismes impliqués restent méconnus et peu d’études ont caractérisé, dans le muscle squelettique humain, le rôle de la MEC et des FAPs qui la sécrètent. Dans ce contexte, nous avons analysé par une approche protéomique, les acteurs moléculaires de la fibrose dans ces trois myopathies : la DMD, l’OPMD et l’IBM et mis en évidence des variations de composition de la MEC spécifiques à chaque pathologie. En isolant les différents types cellulaires à partir de biopsies de muscles humains contrôles ou fibrotiques, nous avons étudié le dialogue entre les FAPs et les cellules musculaires. Nous avons ainsi mis en évidence un profil spécifique des FAPs issus de muscles fibrotiques, caractérisé par une prolifération et une sécrétion accrue, ainsi qu’une influence négative des FAPs sur la différenciation musculaire. Nous avons identifié l'endothéline comme un des acteurs impliqués dans ce cross-talk altéré, et donc comme une cible thérapeutique potentielle. Ces résultats mettent en évidence le rôle prépondérant de l’environnement cellulaire et moléculaire sur le fonctionnement musculaire et soulignent la nécessité d’interactions finement régulées entre les différents acteurs cellulaires, au sein du muscle. L’ensemble de ces travaux participent à améliorer notre compréhension des mécanismes impliqués dans la mise en place et le maintien de la fibrose musculaire humaine dans le but de développer des thérapies anti-fibrotiques efficaces.