Étude des mécanismes de la spécificité des synapses des fibres grimpantes du cervelet
Auteur / Autrice : | Maëla Paul |
Direction : | Fekrije Selimi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 15/05/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie (Paris ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Peter Scheiffele |
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Charrier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Corette J. Wierenga, Joris de Wit |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le fonctionnement du cerveau repose sur la mise en place de réseaux neuronaux hautement stéréotypés via des contacts synaptiques précis mais variés. Comprendre ce qui contrôle la spécificité et l'identité des synapses est donc indispensable à la compréhension non seulement du cerveau mais aussi de l'étiologie des synaptopathies, comme les troubles du spectre autistique ou encore la schizophrénie. En 1963, Sperry propose l'hypothèse de chimio-affinité impliquant que chaque type de synapse exprime une combinaison moléculaire spécifique qui régule la connectivité du circuit. Cependant, l'existence et la nature de telles combinaisons restent toujours à démontrer. Afin de tester cette hypothèse, je me suis concentrée sur le réseau olivo-cérébelleux qui est impliqué dans de nombreux processus cognitifs ainsi que dans le contrôle des fonctions motrices. Dans ce système, les fibres grimpantes et les fibres parallèles se connectent au même neurone cible, la cellule de Purkinje, initialement sur un territoire commun, puis plus tard sur des territoires distincts. Ce modèle est ainsi idéal pour l'étude les mécanismes moléculaires à l'origine de la spécificité des synapses. Chaque afférence de la cellule de Purkinje exprime une protéine différente de la famille C1Q qui est nécessaire, mais pas suffisante, à la formation de leurs synapses sur leur cible. J'ai donc cherché à déterminer la nature de la combinaison moléculaire qui est à l'origine de l'identité de la synapse fibre grimpante/cellule de Purkinje. Pour cela, j'ai combiné des analyses de transcriptomiques et de bio-informatiques, avec des expériences de perte de fonction réalisées de manière neurone-spécifique chez la souris. J'ai identifié une combinaison de molécules présynaptiques qui sont sécrétées et qui sous-tendent l'identité de la synapse fibre grimpante/cellule de Purkinje. Étonnamment, j'ai découvert que ce code spécifique est généré, au cours du développement postnatal, à partir d'un code commun aux deux afférences. De plus, les fibres grimpantes spécifient activement leur identité moléculaire synaptique alors que les synapses des fibres parallèles conservent le ''code commun'' initial. Enfin, je suis actuellement en train de tester si cette spécification du code moléculaire est régulée par l'activité neuronale au cours du développement postnatal. Pour conclure, cette étude constitue une dissection sans précédent des mécanismes contrôlant le développement des circuits convergeant vers un seul type de neurone, et ouvrant la voie à notre compréhension de l'origine des troubles du neurodéveloppement.