Thèse soutenue

Bases moléculaires et cellulaires de l'assemblage de l'axonème des cils mobiles

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Auteur / Autrice : Lucie Thomas
Direction : Marie LegendreSerge Amselem
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique et génomique
Date : Soutenance le 16/05/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiopathologie des maladies génétiques d'expression pédiatrique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Marc Humbert
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Gouya, Harriet Corvol
Rapporteurs / Rapporteuses : Alice Meunier, Julie Steffann

Résumé

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Les bras de dynéine (BDs), moteurs du mouvement ciliaire et flagellaire, sont ancrés à intervalles réguliers le long de l'axonème des cils mobiles et des flagelles. Les dyskinésies ciliaires primitives (DCP) sont des maladies respiratoires rares, de transmission essentiellement autosomique récessive, liées à un défaut des cils mobiles, souvent associées à une infertilité masculine. Environ 25% des patients DCP présentent une absence des BDs externes et internes. Ces patients portent des mutations dans un des 13 gènes impliqués qui codent, pour la plupart, des constituants des complexes cytoplasmiques d'assemblage des BDs. L'objectif de cette thèse était de préciser le rôle de deux co-chaperonnes appartenant au(x) complexe(s) d'assemblage cytoplasmique des BDs, codées par des gènes nouvellement (TTC12) ou récemment (PIH1D3) impliqués dans les DCP. Nos travaux sur TTC12 ont révélé pour la première fois l'existence de mécanismes d'assemblage des BDs différents entre les cils mobiles et les flagelles chez l'Homme, expliquant le phénotype particulier de ces patients : infertilité masculine prédominante et atteinte respiratoire modérée. Nos données démontrent également l'existence de mécanismes d'assemblage distincts entre les différents sous-types de BDs internes. Ces travaux nous ont conduits à développer un modèle de cellules épithéliales nasales humaines (CENH) différenciées in vitro en interface air-liquide avec invalidation de gène par CRISPR-Cas9. Cet outil ouvre de nouvelles perspectives pour l'étude de la physiopathologie de maladies respiratoires. Notre étude sur PIH1D3, responsable de la seule DCP non syndromique récessive liée à l'X, a montré que les femmes porteuses hétérozygotes d'un défaut de PIH1D3 présentaient des symptômes respiratoires variables (absents à sévères) en relation avec le taux d'inactivation du chromosome X qui porte l'allèle muté. Ce taux d'inactivation a été déterminé par l'évaluation de la méthylation des dimères CG selon deux approches : digestion enzymatique au locus HUMARA et conversion au bisulfite au locus PIH1D3. Ces résultats incitent donc à rechercher une mutation hétérozygote de PIH1D3, en vue d'un conseil génétique, chez (i) des femmes apparentées aux patients masculins avec DCP liée à PIH1D3, et (ii) des femmes avec infections respiratoires chroniques sans étiologie identifiée. Dans les deux cas, le diagnostic de DCP est difficile à porter chez ces femmes : absence de l'infertilité masculine, du situs inversus, signes respiratoires modérés, NO nasal normal. Ce travail indique que dans la perspective d'une thérapie génique ou ARN, une compensation d'environ 30% du niveau de l'expression de PIH1D3 pourrait améliorer significativement le phénotype respiratoire des patients.