Thèse soutenue

Participations politiques et mobilisations sociales des Africain·es-Américain·es avant Black Lives Matter : le cas d’Euclid, Ohio (1967-2008)

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Auteur / Autrice : Marion Marchet
Direction : Andrew Jay Diamond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 25/11/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et dynamique des espaces anglophones (Paris)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Caron
Examinateurs / Examinatrices : Romain Huret, Elsa Devienne
Rapporteurs / Rapporteuses : Thomas J. Sugrue, James Cohen

Résumé

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Cette thèse s’intéresse aux diverses formes de participation politique et de mobilisation collective des Africain·es-Américain·es d’Euclid, banlieue proche de Cleveland, en Ohio. D’abord entièrement blanche, Euclid devint au cours des années 2000 un espace majoritairement noir d’un point de vue strictement démographique. Malgré un accroissement continu des populations africaines-américaines depuis les années 1970, les institutions locales de pouvoir – conseil municipal, conseil scolaire, forces de police – demeurèrent entièrement blanches. Ce ne fut qu’à l’issue de l’intervention des tribunaux fédéraux au cours des années 2000, qui révéla de profondes dynamiques d’exclusions raciales similaires à celles de Ferguson, Missouri, que la première candidate africaine-américaine tous genres confondus fut élue au conseil municipal en 2008. Un premier objectif consiste alors à documenter la façon dont le régime racial étatsunien tel qu’il se déploya à Euclid dans le dernier quart du 20e siècle empêcha l’incorporation politique des Africain·es-Américain·es au niveau local, en plus de saper plus généralement leurs capacités mobilisatrices. Un deuxième objectif ambitionne de comprendre pourquoi, par ailleurs, les questions raciales peinèrent à mobiliser les Africain·es-Américain·es d’Euclid en dépit de leur omniprésence et de leurs conséquences dévastatrices. En effet, avant l’irruption de mobilisations Black Lives Matter au cours des années 2010, qui remirent le racisme systémique anti-Noir·es sur le devant de la scène publique, celui-ci demeura marginal voire absent des discours et des initiatives individuelles comme collectives du côté africain-américain. Combinant travail en archives et entretiens d’histoire orale avec des Africain·es-Américain·es actif·ves dans les affaires locales depuis les années 1970, il s’agira de mettre en lumière le rapport particulier, à l’ère « post-raciale » et néolibérale, que ces dernier·es entretinrent vis-à-vis des inégalités raciales, ainsi que les discours et les formes d’action privilégiés pour l’avancement des Africain·es-Américain·es à Euclid et dans la société étatsunienne.