Thèse soutenue

Entre l’esthétique et l’économie politique. Les symboles chez Stéphane Mallarmé

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Auteur / Autrice : Yangyang Du
Direction : Bertrand Marchal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 08/06/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Henri Scepi
Examinateurs / Examinatrices : Barbara Bohac
Rapporteurs / Rapporteuses : Henri Scepi, Christophe Reffait

Résumé

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Contre toute attente, il existe un lien fort entre l’ordre esthétique et l’ordre économique et politique, et ce, à travers l’usage des symboles. Voilà l’enseignement de Mallarmé, déguisé dans le costume du « double état de la parole ». Cet état oscille entre un état « essentiel » à l’initiative du sens symbolique, qui promeut un sens créatif et hypothétique en cherchant dans le mi-lieu du « mystère », et un état « brut ou immédiat » propre à un usage primitif et direct du symbole, reposant sur une codification sociale et commune à tous. Par l’alternance de ces deux états, Mallarmé promeut un cycle entre la fabrication du futur « crédit » via le sens symbolique, et la vulgarisation et la normalisation de celui-ci dans l’usage courant du symbole. L’ancien usage codifié du représentant est destitué par une nouvelle « Fiction » qui fait croire un nouveau sens symbolique à la « foule ». Mallarmé associe la fabrication des symboles à la fabrication de la condition de l’existence humaine. La « Fiction » symbolique étant une possibilité de l’évolution de l’être, le symbole a une valeur ontologique. Le domaine économique et politique suit le même mécanisme du « double état de la parole », car c’est par la loi des symboles qu’on organise et réagence la société moderne. La destitution continuelle de la « Fiction » ancienne par une nouvelle change la définition de l’« authenticité » : l’« authenticité » dans les symboles n’est plus une recherche de la représentation exacte, mais un rapprochement sans relâche vers un idéal hypothétique, reflétant un monde mouvant qui se redéfinit sans cesse entre une crise et une révolution. Ce mouvement est accompagné par une décentralisation du pouvoir autoritaire traditionnel au XIXe siècle. Ces autorités qui se portent comme garantes de la validité des symboles, cèdent à la diversité de la création individuelle.