Le primat du rythme. Hamlet, les traducteurs français et le vers libre
Auteur / Autrice : | Brice Denoyer |
Direction : | François Lecercle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 14/06/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche en littérature comparée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvie Humbert-Mougin |
Examinateurs / Examinatrices : Yan Brailowsky, Benoît de Cornulier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Humbert-Mougin, Julia Gros de Gasquet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La formule « primat du rythme » (Henri Meschonnic) résume parfaitement la position que la majorité des traducteurs modernes et contemporains de Hamlet ont adoptée, depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, position dont le marqueur fort est le choix presque systématique du vers libre comme forme de la traduction du « pentamètre iambique » de Shakespeare. Or, ce « primat du rythme » pose problème : il postule une corrélation multilatérale entre rejet du vers métrique français, choix du vers libre, revendication du « rythme » et traduction d'une essence du texte-source. Cette corrélation doit être soumise à la critique, en repartant d'abord du rhuthmos grec, mythe fondateur du rythme contemporain à travers Benveniste : dès l'origine, le terme se caractérise par son ambiguïté sémantique. On la retrouve en français, où le mot « rythme » est passé, dans le domaine poétique, de la désignation de certains phénomènes textuels à un concept central de l'esthétique d'un texte littéraire. La théorie de Meschonnic constitue l'aboutissement de ce mouvement. Sa démarche enrichit la notion de rythme, mais la soumet à une indéfinition qui contraint à proposer une typologie des rythmes, qu'on peut utiliser pour esquisser les caractéristiques d'un rythme de théâtre. On peut, dès lors, étudier comment le rythme est abordé chez les traducteurs français de Hamlet. À travers la critique des travaux de Bonnefoy et de J.- M. Déprats notamment, on voit que le rythme, clé de voûte du choix du vers libre, repose en réalité sur trois « mythes rythmiques » : linguistique, métrique et poétique. Leur déconstruction met en évidence les problèmes inhérents au vers libre de théâtre.