Thèse soutenue

Une histoire du concept d'animal dans les quatre premiers siècles de l'Islam

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Auteur / Autrice : Nicolas Payen
Direction : Mathieu TillierPeter Adamson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire du Moyen Âge
Date : Soutenance le 12/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Ludwig-Maximilians Universität (Munich, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Lory
Examinateurs / Examinatrices : Remke Kruk, Marwan Rashed
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Lory, Beatrice Gruendler

Résumé

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Les plus anciennes sources arabes, y compris le Coran et la poésie de son époque, ne regroupent pas l’ensemble du règne animal sous un terme générique. Cependant, trois siècles plus tard, des zoographes tels qu’al-Ǧāḥiẓ (m. 255/868-869) ont utilisé un terme, ḥayawān, pour désigner les « animaux », ce qui indique un développement conceptuel entre la période de l’émergence de l’Islam et l’époque abbasside. Cette thèse de doctorat vise à reconstituer l’émergence de la zoographie arabe au cours des quatre premiers siècles de l’Islam, en accordant une attention particulière à la définition du concept d’« animal » et à la classification des animaux. Pour combler le fossé qui sépare l’époque abbasside des débuts de l’Islam, l’étude situe la zoographie arabe dans un contexte plus large, celui du monde islamicisé (Islamicate). Étant donné que la zoographie arabe se situe à l’intersection de plusieurs traditions, des sources de diverses natures sont examinées, y compris des textes religieux, philologiques, juridiques, médicaux et philosophiques. L’impact du mouvement de traduction du grec vers l’arabe, en particulier les traductions arabes des écrits zoologiques d’Aristote et de l’Utilité des parties de Galien, est exploré. L’argument central de la thèse est que le concept de ḥayawān, compris comme un genre ainsi que défini par la logique aristotélicienne, a émergé en tant que produit du mouvement de traduction du grec vers l’arabe. Cependant, simultanément, des traditions textuelles non directement impliquées dans le mouvement de traduction l’ont également utilisé. Cette reconstruction approfondit notre connaissance des dynamiques à l’œuvre dans la formation des classes d’animaux, lesquelles sont souvent façonnées autour d’exemples prototypiques.