Thèse soutenue

Tracés de l'arabesque avec Edgar Allan Poe. Histoires à contretemps

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Auteur / Autrice : Francie Crebs
Direction : Françoise SammarcelliMathieu Duplay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 09/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Voix Anglophones. Littérature et Esthétique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Cécile Roudeau
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Monfort, Stephen Rachman
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Roudeau, Thomas Constantinesco

Résumé

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Bien que de nombreux commentateurs de Poe se soient penchés sur la question de « l’arabesque », il n’existe pas de consensus sur ce que ce terme voulait dire pour lui, et le mot reste énigmatique, surtout dans la préface des Tales of the Grotesque and Arabesque, où Poe établit un lien entre arabesque et « espèce d’écriture ». Cette thèse tente de lire l’arabesque chez Poe par le biais de cette expression. Pour ce faire, la première partie passe en revue certaines traditions décoratives de l’arabesque (européenne, « orientale » et américaine), et examine également la tentative, chez Friedrich Schlegel, de transposer ces traditions sur le récit. En particulier, Schlegel établit un lien particulièrement suggestif entre arabesque et parabase, terme emprunté à la comédie attique, où il désigne un moment où le coryphée transgresse l’espace de la scène pour s’adresser directement au public. Les parties II, III, et IV sont consacrées à la pratique de l’écriture chez Poe, avec une focalisation toujours plus rapprochée sur ce que peut être l’« espèce d’écriture » qui serait « arabesque » et quelles en seraient les conséquences pour une histoire de l’écriture. La partie II analyse les pratiques de cadrage chez Poe, et la transgression de ces cadres. La partie III examine les effets qu’ont ces transgressions sur la temporalité chez Poe. Enfin, la partie IV étudie comment la parabase prend place au cœur de l’écriture elle-même dans certains textes de Poe, révélant ainsi une espèce d’écriture qui est entièrement arabesque. Au fil de ces analyses, il devient de plus en plus clair qu’il y a une temporalité propre à l’écriture, une temporalité qui appelle une autre histoire, une histoire propre à l’écriture.