Thèse soutenue

Penser le ''mot poétique'' au XIXe siècle : entre discours lexicographique et pratique littéraire

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Auteur / Autrice : Aurélie Frighetto
Direction : Jacques Dürrenmatt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue française
Date : Soutenance le 09/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Sens, texte, informatique, histoire (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Yann Mortelette
Examinateurs / Examinatrices : Claude Millet, Jean Pruvost
Rapporteurs / Rapporteuses : Yann Mortelette, Pascale Roux

Résumé

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À la croisée de l’histoire de la langue, de la lexicographie, de la stylistique et de la littérature, cette thèse se propose de retracer le parcours d’une notion complexe, celle de « mot poétique », qui connaît au XIXe siècle une évolution singulière. Des débuts du Romantisme à la mort de Mallarmé, le lexique poétique est en effet soumis à des bouleversements majeurs, entre héritage postclassique et déni de cet héritage, désir de modernité, expérimentations fin-de-siècle. Afin de mieux cerner les contours de cette évolution, nous avons choisi de faire dialoguer le discours lexicographique et les textes littéraires et de confronter leur pensée du mot poétique. La première partie de ce travail propose un panorama du poétique tel qu’il se donne à lire dans les dictionnaires (du premier Dictionnaire de l’Académie de 1694 à La Grande Encyclopédie de 1885-1902) et détermine un corpus lexical, établi à partir des termes que le Grand Dictionnaire universel du dix-neuvième siècle (1863-1876) de Pierre Larousse définit comme poétiques. La deuxième partie de la thèse analyse les usages de ce lexique dans les textes littéraires et montre comment les mots poétiques traditionnels parviennent à conserver leur aura. Enfin, le troisième temps de la réflexion s’intéresse d’une part aux dérives et aux limites de ce lexique, à son devenir cliché, et d’autre part, à tous les nouveaux procédés de poétisation du mot comme au renouvellement général de la pensée du poétique qui confine, à l’aube du XXe siècle, à la rêverie.