La superposition des temporalités dans la ville de Mexico : une archéologie littéraire
Auteur / Autrice : | Erik Le Gall |
Direction : | Eduardo Ramos-Izquierdo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études romanes espagnoles |
Date : | Soutenance le 05/12/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches interdisciplinaires sur les mondes ibéro-américains contemporains (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-José Hanaï |
Examinateurs / Examinatrices : Vicente Quirarte | |
Rapporteur / Rapporteuse : Paul-Henri Giraud, Susanna Regazzoni |
Mots clés
Résumé
La superposition des temporalités, telles des strates archéologiques, est un phénomène qui affecte tout espace et toute ville. A Mexico, elle devient un motif littéraire fort, qui parcourt la littérature mexicaine des soixante-dix dernières années. La destruction de México-Tenochtitlan, après sa prise par les Castillans, et l’édification de la capitale de la Nouvelle-Espagne sur ses ruines, constituent une rupture historique majeure. Toutefois, les pierres mexicas, remodelées, servent de matériau et de fondation à la ville novohispana, suggérant ainsi une continuité essentielle entre les deux villes. La ville mexica jouit donc de l’aura fascinante des civilisations disparues. Son influence sur la culture mexicaine contemporaine inspire également l’idée d’une permanence atavique, qui se manifeste par la résurgence de mythèmes préhispaniques vengeurs. La démolition première serait le point de départ d’une longue série de mues d’ampleur variée que connaît la ville au gré des époques. Les écrivains conservent la trace des villes passées et de leurs modifications, qui s’accumulent dans un palimpseste intertextuel. Les réélaborations successives du motif de superposition des époques s’y sédimentent au fil des générations d’auteurs, depuis Carlos Fuentes. Dans une ville sillonnée d’excavations archéologiques d’importance, nous proposons une archéologie littéraire à travers l’épaisseur diachronique de Mexico et de ses belles lettres. Au-delà de la réminiscence d’un passé enterré vivant s’esquisse une interrogation des héritages – à première vue irréconciliables – qui ont construit la ville et le Mexique, en particulier de sa double origine précolombienne et espagnole.