La transitivité verbale en français : études critiques et propositions méthodologiques
Auteur / Autrice : | Philippe Brillault |
Direction : | Franck Neveu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique |
Date : | Soutenance le 23/11/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sens, texte, informatique, histoire (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : André Thibault |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Jalenques, Sonia Cristofaro | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Audrey Roig, Meri Larjavaara |
Mots clés
Résumé
L’exploration du phénomène transitif en général s’oriente vers la mise en adéquation entre la forme (syntaxique) et le sens (sémantique). Cette question a surtout été envisagée par les typologues dans le but de dégager des invariants inter-langues. Ceux-ci considèrent que la transitivité sémantique est un phénomène scalaire oscillant entre deux pôles prototypiques, la Construction Biactancielle Majeure (CBM) et la Construction Uniactancielle (CU). La notion de « continuum », censée expliquer les variations de transitivité, n’est jamais définie. Or la transitivité syntaxique n’est pas un véhicule très spécialisé. La forme transitive rend compte aussi bien des actions que des états. D’autre part, tous les verbes d’action (comme les verbes de déplacement) ne sont pas forcément transitifs. La « prototypicité » de la forme n’aide à comprendre ni la spécialisation sémantique ni sur quoi est basée la notion de « continuum ». Notre approche pour le français vise à prouver qu'il est possible de définir la transitivité sémantique non pas comme une propriété du verbe ou d'une construction mais comme la propriété d'une classe de verbes au sémantisme homogène (ici les verbes de contact issus de LVF) classifiés selon leurs « ressemblances de famille ». Les sous-classes transitives sont le résultat d’une analyse statistique multidimensionnelle sur la base de critères sélectionnés que l’on value pour obtenir un score transitif, ce qui permet d’intégrer les formes intermédiaires entre la CBM et la CU, justifiant ainsi le « continuum ». Le choix des verbes de contact est motivé par le fait que ces verbes ont des correspondances intéressantes avec les verbes psychologiques (cf. « Ce spectacle me touche »). Nous nous interrogerons sur les formes passives comme critère possible de la transitivité sémantique. Enfin, les notions de construction (au sens de A. Goldberg) et de cadre permettront d’étendre la notion de valence et de transitivité dans une perspective cognitive.