Thèse soutenue

Statut du poète et question de l’éternité dans les Odes d’Horace entre héritage grec et romanité

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Maëlle Glasz
Direction : Sylvie Franchet d'Espèrey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 27/11/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (Paris, France)
Jury : Président / Présidente : Jean-Christophe Jolivet
Examinateurs / Examinatrices : Bénédicte Delignon
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Laigneau-Fontaine, Guillaume Flamerie de Lachapelle

Résumé

FR  |  
EN

Plusieurs odes réflexives (Odes I, 1, II, 20, III, 30 ou encore IV, 3) se font le miroir du projet poétique d’Horace. Le poète y définit clairement son dessein : être reconnu comme le premier poète de Rome à avoir adapté en latin la lyrique lesbienne du VIe siècle avant J.-C. et voir son nom inscrit dans la chaîne éternelle des uates lyrici, des poètes lyriques inspirés. L’imitation est un geste incontournable à Rome : tout auteur qui souhaite s’illustrer dans un genre particulier doit se mesurer à ses prédécesseurs grecs, selon le double principe de l’imitatio-aemulatio. Toutefois, le projet d’Horace est ambitieux : la lyrique grecque archaïque est une poésie de l’occasion, de la performance, contextes que la Rome augustéenne ignore. De plus, cette lyrique, Horace la connaît au travers de sa réception hellénistique, plus livresque. Mais que nous dit précisément le poète de ses modèles ? Et comment réussit-il à conjuguer l’imitation de ses différents héritages et influences à une inspiration profondément romaine, empreinte de morale et ancrée dans le saeculum augustum ? La création d’une telle lyrique – qui a acquis une légitimité en tant que poésie civique – va permettre à Horace de faire entrer dans l’éternité non seulement les objets les plus humbles, mais aussi les summi uiri de Rome. Or, comment parvenir à faire du plus important d’entre eux, Auguste, le princeps, un fragment d’éternité ? Et que peut retirer le poète – qui revendique de façon jamais ouïe jusqu’alors que ses vers offriront l’immortalité à leur créateur – d’une telle entreprise ? C’est à ces questions que nous nous proposons, dans notre thèse, d’apporter des éléments de réponse.