Trois époques du premier Le Clézio et la prédilection pour le blanc et le noir
Auteur / Autrice : | Kenichiro Otani |
Direction : | Antoine Compagnon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 13/01/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Basch |
Rapporteur / Rapporteuse : Isabelle Roussel-Gillet, Claude Coste |
Mots clés
Résumé
La présente thèse est une discussion sur le « premier Le Clézio » à partir du Procès-verbal jusqu’à ses œuvres à la fin des années 1970. Son paysage littéraire était en cette période toujours en blanc et noir. Dans notre hypothèse, l’évolution de ce contraste dévoile le processus de la résolution du solipsisme auquel le « premier Le Clézio » était attiré. Afin de justifier cette perspective, nous examinons une périodisation tripartie : solipsisme, autodérision et délivrance. Le dualisme du noir et blanc symbolisait le solipsisme du jeune Le Clézio car, selon la perspective bivalente, le monde est vu comme logiquement ordonné et saisissable pour le moi. C’est-à-dire que le monde apparaît comme « mon » monde. Dans la période transitoire, toutefois, Le Clézio a commencé à ridiculiser son point de vue précédent. Il critique désormais son solipsisme antérieur comme borné et trop simpliste. À travers ce processus de l’autocritique, il se dirigeait graduellement vers le rôle d’un auteur engagé s’attaquant à des problèmes actuels et variés dans la réalité. Ainsi, l’autocritique ouvre la voie au « second Le Clézio », qui s’ouvre à la complexité de la réalité qui transcende la vision du monde simpliste du dualisme noir-blanc. À travers son évolution dialectique, Le Clézio s’est libéré de son solipsisme antérieur et était amené à s’engager au sein de la réalité. Dans ce contexte, nous constatons que le développement de la structure littéraire du noir et blanc était coordonné avec l’évolution de la vision du monde de l’auteur et la place de ce dernier au sein de ce dit monde.