Thèse soutenue

La société des laboureurs. Une prosopographie d'une communauté agraire de Transylvanie à la veille de la modernité

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Auteur / Autrice : Razvan Ioan Dumitru
Direction : Vincent Gourdon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 04/09/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec University of Durham
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Constantin Bărbulescu
Examinateurs / Examinatrices : James Koranyi, Sarah Davies, Monika Baár
Rapporteur / Rapporteuse : Constantin Bărbulescu, Stefano Petrungaro

Résumé

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Prise dans le caractère incontournable de l'histoire, la paysannerie d'Europe centrale a participé activement aux grands événements qui définissent cet espace entre la fin de l'époque moderne et le milieu du 20e siècle. Dans la société rurale complexe des laboureurs roumains de Transylvanie, qui fait l'objet de ce travail, le monde extérieur était à la fois un mirage et une expérience banale. Traitée comme des assemblées homogènes, comme des masses unitaires, et souvent représentée par les grands récits historiographiques du siècle passé selon une perspective de lutte des classes, la paysannerie a été maintes fois martyrisée de manière injustifiée. Même quand ce n'était pas le cas, l'intérêt pour le village de Transylvanie restait tributaire de thèmes spécifiques interrogeant le développement des institutions plutôt que celui de la population qui les faisait respecter. S'appuyant sur ces efforts historiographiques antérieurs, les principales questions abordées dans cette recherche visent à savoir qui sont les membres de cette société rurale et ce qui les a poussés à s'adapter et à accepter la nouveauté face aux défis constants de l'histoire. Nécessitant un équilibre permanent entre l'accès aux histoires privées et la connexion de ces histoires aux événements historiques plus importants qui se déroulaient en Transylvanie et en Europe en général, la recherche a adopté une méthodologie plurielle utilisant des registres d'état civil, des journaux et des périodiques, des entretiens d'histoire orale et une série d’ego documents tels que des photographies et des mémoires. Révélateurs d'individualités dont l'acceptation de la tradition s'est construite en accord avec leur desideratum pragmatique, les membres de cette société agraire, qui a dominé le paysage social transylvanien jusqu'au XXe siècle, ont embrassé le changement comme condition de survie, ce qui a donné des réponses originales.