Thèse soutenue

L’expérience de la très grande ville. Berlin 1860-1930

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Auteur / Autrice : Stéphane Füzesséry
Direction : Johann Chapoutot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 19/06/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Xavier Desjardins
Examinateurs / Examinatrices : Christian Delage
Rapporteurs / Rapporteuses : Charlotte Vorms, Nathalie Simonnot

Résumé

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Entre 1860 et 1930, Berlin connaît un cycle de croissance sans précédent : tandis que sa population est multipliée par huit, sa superficie est multipliée par cinquante. Le temps d’une génération, elle devient une très grande ville. Sans équivalent en Europe, ce gigantesque saut d’échelle suscite non seulement un doute quant à la viabilité de cette forme urbaine nouvelle, mais il bouleverse également le type d’expériences que l’on y fait au quotidien. Pour des millions de citadins, il s’agit en effet de composer avec des phénomènes inédits tels que le surpeuplement résidentiel, la promiscuité dans les transports, l’allongement des temps de parcours entre domicile et travail, les risques d’accident de la rue, l’accélération des rythmes ou encore l’artificialisation des ambiances urbaines. Déstabilisée par cette mutation, la société allemande s’engage sur la voie d’une double adaptation : adaptation de la très grande ville aux citadins, adaptation des citadins à la très grande ville. Tandis que la première est favorisée par des politiques portant sur l’amélioration de l’habitat, la réintroduction de la nature en ville ou encore la prévention des accidents de la rue, la seconde est permise par l’acquisition spontanée par les citadins de nouvelles compétences routinières pour tout à la fois se côtoyer en situation de congestion, se déplacer dans un environnement mécanisé ou encore faire face au trop-plein de sollicitations sensorielles. Même si les graves crises qui touchent l’Allemagne à partir de 1914 en perturbent le cours, un processus de normalisation de la vie métropolitaine s’observe donc, qui invalide en partie les doutes nés avec l’urbanisation explosive.