Le crédit et la contrainte. L’emprisonnement pour dette à Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle
Auteur / Autrice : | Simon Castanie |
Direction : | Reynald Abad, Simona Cerutti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 13/03/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....) |
Établissement de codirection : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Milliot |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Conchon, Nicolas Lyon-Caen | |
Rapporteur / Rapporteuse : Clare Haru Crowston, Claire Lemercier |
Mots clés
Résumé
À Paris, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, comme ailleurs dans le royaume ou en Europe, l’essentiel des échanges économiques se fait à crédit. Longtemps analysé à partir de ses aspects positifs et de son rôle dans la dynamique du commerce, le crédit entraîne pourtant de lourdes contraintes. L’emprisonnement pour dette constitue une des réponses au problème du crédit impayé et de la dette non remboursée. Cette thèse propose une relecture des rapports de pouvoir engendrés par la dette à partir de l’analyse de la contrainte par corps, un droit sur le corps de son débiteur offert au créancier par décision de justice. Outre un ensemble varié de sources judiciaires, administratives, et notariales, ce travail se fonde sur l’étude quantitative et qualitative de deux registres d’écrou de prisons parisiennes. Des relations interpersonnelles aux structurations des conditions de l’échange par l’État, des trajectoires carcérales aux acteurs de l’emprisonnement qui les conditionnent, la thèse dessine la pluralité des individus, des institutions et des pratiques qui concourent à la gestion individuelle et collective de l’emprisonnement pour dette. L’analyse des conditions d’obtention et d’exécutions des sentences par corps permet de proposer une histoire de l’emprisonnement pour dette qui sorte du cadre carcéral et envisage le phénomène à l’échelle de la ville et de l’État. Au croisement entre histoire sociale et histoire économique, l’étude retrace les obligations inhérentes aux échanges économiques et éclaire par là les interactions entre droit, justice, et économie.