Thèse soutenue

Le défi de l’unité dans la distinction. L’anthropologie de Némésius d’Émèse entre Platon et le platonisme

FR  |  
EN  |  
IT
Auteur / Autrice : Marialuigia Scotton
Direction : Anca Vasiliu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 13/02/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Fondazione Collegio San Carlo (Modène (Italie))
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur la pensée antique (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Giovanni Catapano
Examinateurs / Examinatrices : Maria Grazia Crepaldi, Marie-Odile Boulnois, Marco Zambon
Rapporteur / Rapporteuse : Giovanni Catapano, Antoine Pietrobelli

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail doctoral porte sur la vision anthropologique développée dans le De natura hominis par Némésius d’Émèse (fin IVe s. ap. J.-C.). Plus précisément, l’analyse que nous proposons vise à cerner les moyens théoriques par lesquels Némésius, théologien, philosophe et médecin, justifie l’union de l’âme avec le corps, tout en préservant la conception platonicienne de l’âme comme substance indépendante et immortelle. Selon notre interprétation, l’évêque d’Émèse aurait trouvé dans la doctrine porphyrienne de l’union sans confusion un outil efficace pour préserver le caractère séparé et incorruptible de l’âme, mais pas pour rendre compte des liens psychophysiques. Pour ces derniers, il recourt aux thèses galéniques qu’il considère comme compatibles avec son platonisme, à savoir : l’influence de la κρᾶσις du corps sur l’âme ; la correspondance entre l’espèce des âmes et l’espèce des êtres vivants ; la localisation des δυνάμεις psychiques dans les organes corporels. Cette étude entend également contribuer à modifier le jugement négatif qui a pesé pendant longtemps sur les études de l’œuvre de Némésius et à attirer l’attention sur certains aspects infondés de la critique du De natura hominis. Cet ouvrage n’est pas une simple doxographie, comme l’ont soutenu Jaeger (1914) et Skard (1936 ; 1940), car l’auteur montre qu’il a suivi un plan précis et qu’il a sélectionné et organisé ses sources afin de répondre à son objectif général. Enfin, le traité némésien comporte plusieurs thèses et expressions qui le situent dans le cadre de la pensée chrétienne de la seconde moitié du IVe siècle. Le De natura hominis est donc le point de départ d’une analyse plus ample couvrant, par exemple, l’application théologique du concept d’union inconfuse et des modèles aristotéliciens et stoïciens de mélange par les Pères de cette époque, ainsi que l’utilisation de la physiologie de Galien dans le De hominis opificio de Grégoire de Nysse.